Saison 2015
Uzès, finale JC - 09 octobre 2015
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Vickie - Première vitesse libre 95km - 4 boucles :
Première vitesse libre de la miss après seulement 3 courses avec nous. Compiègne s'étant passé admirablement bien, nous partons plutôt serein à Uzès. L'émotivité de la miss ayant diminué petit à petit, ce soucis nous préocuppe encore mais beaucoup moins.
Le voyage sera idyllique : Vickie mange (non en fait elle dévore!), elle boit... un peu tendue sur l'autoroute à cause des camions derrière le van. Tout se passait donc très bien jusqu'à ce qu'on arrive dans une zone d'orages. Là , on sent que ça bouge derrière jusqu'à faire une petite embardée sur l'autoroute. Le flip... On ralentira d'un coup l'allure pour terminer la route tranquillement. Heureusement, à l'arrivée sur Uzès, l'orage est loin et nous arrivons donc dans le calme.
Peu voir pas de chevaux à notre arrivée mardi soir. Notre allée est vide, je ne sais pas trop comment elle va gérer cette solitude forcée. Stress inutile, Vickie étant plutôt indépendante, elle ne s'en formalise pas. De la paille, du foin, à manger et un seau d'eau c'est tout ce qui lui faut !
Mercredi petite balade calme mais au retour sur le site la miss est totalement tendue et crispée. On essaye de la faire marcher pour redescendre la pression mais ce n'est pas une grande réussite... Retour au boxe où le calme revient. On réessayera de la marcher un peu plus tard avec le même résultat. Les yeux exhorbités et le coeur qui s'affole. Je commence à m'en faire ne serait-ce que pour le contrôle initial !
Jeudi, petite balade avec les copines, le gué est une formalité depuis qu'on l'a passé plusieurs fois la veille. Jument motivée mais sage. OUF. Au retour de balade, toujours cet oeil fou et de la crispation à la moindre brindille qui bouge. On la met en paddock entourée de copains, ça va mieux. J'en profite pour regarder les pieds et là je vois que le silpack qu'on a fait poser lundi matin sur les postérieurs a bougé sur un pied et ne recouvre plus du tout la fourchette. Impossible de courir avec tous ces cailloux comme ça. Surtout que nous avons constaté lorsque nous l'avons ramené chez nous qu'elle n'avait pas l'habitude des cailloux et qu'elle avait les pieds fragiles. Début du branlebas de combat. Il faut trouver des plaques, du silicone pour poser avant le départ du lendemain où nous partons à 7h10. Pas de maréchal sur place à la veille de la course et il a prévu d'arriver vers 7h30 le lendemain. Super. On ira passer le contrôle véto, préoccupés par ses pieds et plus vraiment par son émotivité. Contrôle initial OK. Nous sommes autorisés à prendre le départ et déjà là , c'est une petite victoire car je nous voyais déjà éliminés...
Coup de téléphone, recherche de maréchal, visite au magasin de bricolage, tout y passe pour trouver du silicone mais non, pas une seule cartouche ! Finalement, papa téléphone au maréchal du lendemain pour avancer son heure d'arrivée. Il viendra à 6h30 pour poser le silicone et le mari d'une amie posera les plaques sous les fers la veille au soir.
OUF. Coup de feu passé. On peut enfin aller manger et profiter un peu d'être entre "enduranciers".
Au contraire de Valeggio, nous avons une équipe de ravitailleurs nombreuse ! Virginie, Guillaume, Joel et papou, et ça c'était vraiment royal !
Jour de course, pas de péripétie notable. Re re OUF. Vickie est sage, peut-être même un peu trop à mon goût?! Je reste avec un groupe qui avance plutôt bien. Le rythme est parfait pour une 1ere boucle, respect des chevaux dans les cailloux, dans les montées/descentes. Rien à redire. Vickie s'offre même le luxe de faire une pause pipi en plein milieu de "la" grosse montée en attendant qu'une concurrente remette la protec' de son cheval.
Nous ralentissons un peu à l'arrivée sur le site. Cardiaque pas très haut mais il ne redescend que trop lentement. Ces minutes paraissent être une eternité mais finalement on entre au vet. Tout OK.
Première boucle faite ! Comme la veille, je prends chaque boucle comme une grande satisfaction au vu de son émotivité qui me donne des sueurs froides.
Départ seconde boucle, on se retrouve seules. J'active la miss pour rejoindre une concurrente partie plusieurs minutes devant. Nous la rejoindrons mais pas encore assez rapidement à mon goût. Nous finirons la boucle ensemble en étant rejointes par d'autres personnes.
Fin seconde boucle, on ralentit un peu sur la fin, comme la précédente. Nous avons tourné légèrement plus vite. Même scénario qu'à la boucle précédente. Cardiaque pas haut mais un temps de redescente long. Nous passerons légèrement plus vite qu'à la 1ere boucle. Tous les voyants toujours au vert.
Allez ! Presque 50km parcourus ! On est à la moitié ! Je commence à me dire qu'on ira au bout. Point de vue vitesse, étant donné le temps que la miss met à passer le vet, jouer le point au dessus de 15.8 me parait être compliqué... On va déjà voir comment se déroule la 3ème boucle, sans trop forcer et où on en sera !
Départ 3ème boucle, on se retrouve encore seules mais pas mal de concurrents parsèment le chemin devant nous. On les double, à notre rythme, pour rejoindre 2 chevaux avec lesquels on a couru la seconde boucle. Ils ont le même objectif > essayer d'attraper le point vitesse. Ca tombe bien, ça va tout à fait dans mon sens. On continue donc en accélérant légèrement encore. Vickie ne prend pas beaucoup de relais, elle se repose beaucoup derrière les 2 autres. Je ne la connais pas assez pour savoir si c'est un comportement normal pour elle ou pas. Dans le doute, je m'abstiens de la pousser. Fin de boucle, on ralentit un peu sur l'arrivée. Même cas de figure, cardiaque pas haut mais qui stagne. 56, c'est vraiment dur. Le 60 plafonne un moment. On voit le 58... mais on doute. On attend encore. Puis on y va. Même temps de passage qu'à la 1ère boucle. Et un 52 au véto. Je suis blasée d'avoir perdue de précieuses secondes mais contente de voir que le métabo de Vickie est encore parfait ! Nous avons accéléré mais ce n'est pas encore suffisant. Nous sommes à un gros 15km/h de moyenne.
Pendant la pause, on sort les calculs et les cerveaux pour voir à combien il faudrait rouler pour atteindre ce fichu point vitesse. Il faudrait aller entre 18 et 19km/h... Ca ne parait pas insurmontable mais c'est aller encore plus vite que sur les 3 autres boucles. Je pars dans l'optique de le faire et d'aviser en cours de boucle.
Réexamen, Vickie est très bien, elle nous refait le coup du petit stress mais ça passe.
On repart donc sur la dernière ! Une cavalière du même groupe repart moins d'une minute devant et me dit avoir le même objectif que moi. Parfait ! Je me dis qu'à deux, nous avons plus de chance de motiver nos juments pour arriver au bout ! Sauf que ça ne s'est encore pas passé comme je l'imaginais.... Je rejoins la cavalière sur le 1er kilomètre mais son train ne me parait pas adapté à l'allure que nous devons adopter pour espérer avoir ce fichu point. Je prends la tête en me disant qu'elle va me suivre et qu'on parlera ensuite de comment elle veut gérer la chose. J'entends un cheval dans mon dos mais lorsque je me retourne quelques minutes après, j'ai la surprise de voir que ce n'est pas la même cavalière.
Il s'agit d'une cavalière d'un groupe suivant qui rejoint d'autres chevaux que nous voyons devant nous. Eux sont bien dans leur temps, mais moi... non. Je ne peux donc pas rester avec eux. Malheureusement, les 2 chevaux avec lesquels j'ai fait une partie de la boucle 2 et 3 ont été éliminés à la fin de la 3 ème boucle. Je sais donc qu'il n'y aura personne devant pour nous venir en aide. La jument est plutôt bien, un peu poussive mais elle a cette allure depuis un moment déjà . Du coup, je continue rapidement. La dernière boucle est la même que la seconde, je sais donc qu'il faut avancer dans le début car ensuite on a plusieurs difficultés qui nécessiteront des passages au pas et de la perte de temps. Je croise mon équipe d'assistance en voiture et j'entends leurs encouragements, j'en ai un peu les larmes aux yeux de les sentir derrière nous comme ça et ça me redonne un gros coup de boost !! (MERCI, MERCI, MERCI !) J'ai les yeux sur ma montre GPS et malgré le fait de ne rien lâcher, nous sommes à peine à 18 km/h lorsque nous arrivons sur le dernier point d'assistance. La jument commence à vraiment accuser le coup. Je dois énormément l'encourager pour qu'elle consente à galoper. Mon assistance la trouve fort essouflée et me dit de faire attention. J'écoute. J'écoute même ce qu'il ne faudrait pas niveau gestion de vitesse. Sur ce coup, j'aurai davantage du faire confiance en mes calculs et mes vitesses que d'écouter d'autres personnes extérieures à mon équipe. Mais c'est le jeu et ça m'arrangeait bien d'y croire à ce moment là . Je décide donc de ralentir fortement et de trotter tranquille. On traverse le dernier village toujours en trottinant. Je regarde ma montre et je me demande comment c'est possible d'arriver à l'heure à cette allure... On oscillera entre le trot et le galop un moment, ne réussissant pas à conserver le galop lorsque des objets se présentent sur notre route (bancs, marches, humains, chiens, etc.) Vient enfin un point d'assistance facultatif où j'ai l'immense plaisir de voir 2 membres de mon équipe m'attendre. J'ai failli craquer là , j'étais pas dans le temps, Vickie se trainait comme pas permis... Il reste encore 3 kilomètres et j'ai... J'ai combien? 8 minutes. 3km = 8mn. Mon assistance me dit que c'est possible mais sur leur road book il est noté qu'il ne me reste que 2km alors qu'en vrai, je sais qu'il en reste 3 bons. Virginie et Guillaume me remotivent tant bien que mal ! ALLEZ !!!
Je m'accroche, je l'accroche, je fais tout ce que je peux. Au trot puis elle consent à galoper. On fait attention au galop en descente, on fait attention aux rigoles. J'ai le nez sur ma montre. Il nous reste 3 minutes, nous ne sommes pas encore sur le dernier kilomètre. Maintenant que Vickie est dans un galop plus soutenu, elle n'a plus l'air de vouloir ralentir. Je remets encore un ptit coup de gaz et elle répond. Ok ! On arrive sur la piste en sable, il me reste une grosse minute. On peut le faire?! On peut peut-être le faire???!!! ALLEZ VICKIE ! On galope, galope, galope, j'ai l'impression d'être sur la fin d'une internationale à me battre pour une bonne place... Mais non. Des chevaux au pas devant ne se poussent pas assez vite, on repasse au trot puis elle a du mal à redécoller des copains mais il FAUT qu'on y aille ! J'entends papa qui hurle "AAAALLLEZZZZ!!!" Je n'en peux plus de la porter, je regarde ma montre quand je passe la ligne. Alors???
Pour moi c'est bon, je suis passée juste mais dedans...
Vu l'allure des 3 derniers kilomètres, le point cardiaque ne me parait pas réalisable. C'était un choix. Soit aller chercher ce foutu point vitesse, soit assurer le point cardiaque. J'ai fait le choix. Un très mauvais choix au vu de la suite, mais je ne le savais pas encore.
On raffraichit la miss qui n'est pas aussi haute que ce que j'aurai cru après une telle fin de course. On rentre avant les 10mn en croisant les doigts. 58. ARGH ! Tant pis, on aura essayé !
On ressort, on va aux bacs, on reprend > 52. Re - ARGH !!! On la raffraichit une dernière fois puis on va au final.
52 de cardiaque. Metabo OK. Je me dis que peut-être le point allure avec le point vitesse? Ca m'étonnerait mais son métabo étant parfait, ça me laisse espérer...
Hervé me demande ce que j'ai comme point avant de trotter, je lui dis que j'ai le point vitesse mais pas le cardiaque. Il me dit que non, il voit la vitesse : 15.79. Je n'ai pas le point vitesse.
La douche froide. Autant d'effort pour quoi? Rien. On se lance sur le trotting et je sens qu'elle est toute momolle à côté de moi. Bon, déjà qu'elle ne boite pas, ça serait très bien ! Et c'est bon ! Nous n'aurons pas le point allure mais nous sommes qualifiées.
Evidemment je suis déçue. Evidemment je pleurniche à la sortie de l'aire véto. Attention, je suis très contente de Vickie, malgré des temps de passage plutôt longs, elle nous a montré beaucoup de bonnes choses. Non, je suis déçue de moi et de mes choix. Je n'aurai pas du essayer d'aller chercher la vitesse et assurer le cardiaque. Surtout que je suis absolument certaine qu'elle l'aurait eu, ce fichu point cardiaque. Enfin... Je ne vais pas refaire la course, mais la pilule a été dure à avaler car ce classement ne correspond pas, je trouve, à la qualité de la jument et c'est entièrement ma faute.
Cette course en demi-teinte cloture donc la saison de compétitions 2015 !
Nousha, Ussade & Vickie sont maintenant au repos jusqu'à cet hiver où ils auront tous le droit de se remuscler en carrière avant de repartir pour de nouvelles aventures en 2016 !
Merci à nos 3 gentils chevaux pour cette année pleine d'émotions.
Merci Nousha & Ussade pour m'avoir permis, pour l'une, de vivre une victoire et, pour l'autre, de participer à un événement mondial.
Merci à eux de ne jamais renoncer et de nous donner le meilleur à chaque fois.
Merci à mes parents, sans qui rien ne serait possible.
Merci à tous nos ravitailleurs, vous avez participé à nos réussites ce qui n'aurait pas été possible sans vous !
Merci à la ferme équestre du Marais Noir pour prendre soin de nos athlètes toute l'année et d'accepter toutes nos demandes, aussi fantaisistes soient-elles ! Je ne pense pas que nous pourions faire tout ça ailleurs.
Rendez-vous en mars 2016 pour une nouvelle saison de concours :)
On peut dire qu'il a de l'air sous le ventre...
Valeggio Sul Mincio - Championnat du monde d'endurance des 7 ans -
26 septembre 2015 - 23ème place
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Ussade - Championnat du monde des jeunes chevaux de 7 ans - CEI** :
Beaucoup de tension avant de démarrer ce périple. C'est la 1ère fois que nous participons à un évènement de cet ampleur et nous avons un trajet à faire assez conséquent pour atteindre Valeggio...
Nous avons pu voir l'année dernière qu'Ussade ne voyageait pas très bien, il mange peu et entame ses réserves. Réserves qu'il n'a que trop peu à nos yeux. Nous avons donc essayé de l'amener un peu plus "gras" qu'habituellement, sans véritable succès il faut l'avouer.
Comme attendu, il est assez marqué par le voyage, il a grignoté le foin mais pas en grande quantité et a refusé de boire dans le van durant les 2 jours du voyage.
La course ayant lieu le samedi, nous sommes partis le mardi matin pour arriver sur place le mercredi après-midi et qu'il ait le temps de se reposer du transport avant sa course. Nous avons été étonnés du nombre de transfusion avant course, avec le recul nous aurions sans doute dû nous aussi nous plier à cette aide artificelle afin qu'il soit plus rapidement remis du voyage... On le saura pour la prochaine fois.
Contrôle vétérinaire la veille de course : Nous nous présentons sans trop se poser de question jusqu'à ce que le véto se tourne vers papa pour lui dire que le cheval avait les muqueuses un peu jaune, sans doute la fatigue du voyage. Ok, on démarre pas de la meilleure des manières. Ajouté à cela un transit jugé B et vous avez un cocktail stressant à la veille de la course.
Le soir, nous avons droit à un défilé des nations et une présentation de chevaux un peu longue à mon goût mais qui se termine par un immense feu d'artifice digne d'un 14 juillet !
A la fin de cette "cérémonie", Julie et papa sont là ! Mon équipe de ravitailleurs de folie est au complet et ça me rassure un peu.
Nous retournons voir le petit loup avant d'aller manger et dormir, on l'a blindé de foin... En espérant que le lendemain le transit "B" soit un mauvais souvenir.
Réveil 4h samedi matin. Peu de sommeil et beaucoup de stress. On est hyper à l'heure, voir même 5 minutes en avance pour partir de l'hôtel sauf que... Une grille de parking fermée et une escalade malheureuse plus tard, nous sommes en route pour les urgences, laissant loin derrière moi l'idée de prendre le départ de la course. Plutôt omnubilée par le fait d'arriver le plus vite possible dans un hopital et de faire prendre en charge mon papounet rapidement, ne sachant pas la gravité de sa blessure au bras. Il nous aura fallu une petite heure pour rejoindre un hopital, il est 6h, le départ est à 7h. Papa nous dit de le laisser, qu'il est pris en charge et d'aller s'occuper d'Ussade pour être à 7h à cheval. On est donc à 2 avec Julie à retourner sur le site du concours, en pleurs pour ma part, me demandant comment je vais faire pour être à l'heure? Comment on va faire pour assurer la journée à 2? Comment va Ussade ce matin?
Evidemment, quand on arrive, tout le monde est déjà sur le pied de guerre. On essaye de faire au plus vite au mieux. Faire en moins d'1h à 2 ce qu'on avait prévu de faire en 2h à 3 est assez stressant/compliqué à gérer. Tant pis pour les photos, vidéos, surveillance. On va à l'essentiel.
Ussade est étrangement calme lors de la préparation au boxe. Il mange comme un papy, comme d'hab', il n'a pas l'air perturbé par notre stress pourtant palpable.
Je suis à cheval un petit 10mn avant le départ. Ca trotte et ça galope de toute part et Ussadelegroscouillon se réveille. Rodéo, coups de cul, coups de tête. Je me fais secouer alors que je n'aspire qu'à pouvoir réfléchir posément.
Le départ est donné et les premiers s'élancent au grand galop. Après tout ce qu'on a entendu sur la dureté des sols, j'avais prévu de faire la 1ère boucle dans le milieu, à une allure d'un petit 18km/h. Sauf que... Là encore, ça ne s'est pas du tout passé comme je l'avais imaginé. Je prends le temps d'échauffer Ussade comme il faut avant de le lancer au galop, je suis donc directement distancée par la moitié des concurrents. Lorsque nous prenons le galop, les gens avec qui nous étions ne suivent pas. Nous nous retrouvons donc seul déjà au bout de 2/3km...
Je me dis que ce n'est pas très grave, ça arrivera derrière ou on rejoindra vite le groupe précédent. Quelle erreur ! Les kilomètres défilent et je ne vois personne alors que je me débats avec un Ussade execrable, qui balance sa tête dans tous les sens possible, manquant de nous mettre par terre à plusieurs reprises. Prise de doute sur le balisage (pas de marquage au sol), je vais m'arrêter à plusieurs reprises pour regarder si je distingue des chevaux au loin derrière nous. Ce qui sera le cas. Nouvelle péripétie aux alentours du 10ème kilomètre, à force de donner des coups de tête, l'attache d'une rêne s'ouvre et je me retrouve avec une seule rêne... Heureusement que nous étions seul et que nous avons pas mal bossé à la voix et au poids du corps. J'arriverai à l'arrêter et à reclipser comme il faut avant de repartir. Nous récupérons 1 cheval avec un galop complètement inadapté aux allures d'Ussade... Nous doublons donc. Personne en ligne de mire.
Les assistances défilent, un seul raté sur cette 1ère boucle. Raté qui fut le seul de la journée et ça, c'est vraiment un exploit ! Bravo Julie !
J'ai des nouvelles de papa sur la boucle qui me réconfortent un peu.
Durant les 7/8 derniers km, des gens reviennent de derrière, on se perd en groupe mais nous retrouvons le bon chemin assez vite. Je me fais toujours secouer comme pas permis jusqu'à la fin de cette 1ère boucle.
SuperJulie est là à m'attendre OUF. J'avais une grosse inquiétude sur cela car nous avions vu la veille avec papa que ça allait être chaud d'être au dernier point d'assistance et à l'heure au grooming mais c'est OK ! On s'occupe de lui, la récup' est moins bonne qu'à Compiègne en juillet mais c'est tout à fait acceptable. Je me présente avec Ussade, Julie étant obligée de rester avec les affaires à cause de possibles vols.
On passera avec le transit B et le tonus musculaire B aussi... pas hyper confiante pour la suite.
Nous avons fait cette première boucle à un petit 20km/h sur piste, un petit 19 avec le temps de vét', beaucoup beaucoup beaucoup plus vite que ce que je voulais. Il est clair que lors de cette seconde boucle, nous allons ralentir.
Départ seconde boucle, personne devant et personne derrière. Le calvaire commence. On se met en route en espérant rejoindre ou se faire rejoindre. Julie m'indiquera au 1ere point qu'il y a des gens pas très très loin devant. On continue sur notre rythme jusqu'à ce qu'on tombe sur un gué. Du grand Ussade encore une fois. Sans cravache pour passer, j'ai du me battre avec lui pour qu'il mette les pieds dedans. Facilement 3/4 mn perdues. Je suis un peu en rogne contre lui, des gués on en a déjà passé des dizaines et il fait toujours la même chose !
Ensuite... Je nous perds. 2 km jusqu'à arriver à une route où aucun balisage et aucun bénévole... Allez... Demi-tour. J'essaye de demander mon chemin à un passant qui ne parle qu'italien. Je ne crois pas avoir été très agréable lol Je retrouve enfin le tracé, après 3 kilomètres de plus. Julie essaye de m'appeler, mon kit main libre ne décroche pas. Je commence vraiment à accuser le coup. Rien ne va comme ça devrait, je commence à regretter d'avoir voulu venir. Je rejoins Julie au prochain point d'assistance. Les chevaux derrière moi m'ont doublé durant mes kilomètres d'errance. Je suis dépitée.
Heureusement Ussade est sage, il fait ce que je lui demande mais accuse le coup les 2 derniers kilomètres, nous n'aurons croisé aucun cheval. Lassé, je pense. Il manque se retrouver à genou à notre arrivée sur le site.
Julie est là ! Je lui dis que je pense abandonner. C'est dur. Moralement, physiquement. Je ne me sens pas capable de porter Ussade jusqu'à la fin de cette course. C'est plat, droit, hyper répétitif, hyper dur aux pieds, on ne voit personne... On se présente au vét', on décidera plus tard.
Un passage un peu plus rapide et à mon grand étonnement, un métabo absolument parfait. Mais un trotting nul, où Ussade ne lève pas du tout ses pieds qui nous vaudra un panel et un retrotting. Je dois l'avouer, avant de trotter une seconde fois, j'ai envisagé le fait qu'on se fasse sortir pour défaut d'allure et j'ai été soulagée durant 1 seconde. Second trotting, je ne me laisse pas avoir par la facilité et je lui fais bouger ses petites fesses d'alezan ! Le trotting est carré, rien à dire. Les véto nous donnent leur accord pour repartir sur la 3ème boucle tout en me disant qu'il manque d'energie et de faire attention.
La phase de repos est pleine de suspens, repartira-t-on? En s'occupant d'Ussade, on découvre une plaie sur le côté du pied, assez conséquente, ça saigne encore un peu... ARGH ! On soigne. On surveille les constantes. Tout va bien. Je décide de leur faire trotter avant de le rhabiller. Cette plaie me fait peur. Trot mou mais carré. Allez, on rempile pour la 3ème.
Départ troisième boucle, les concurrents sont à plus de 10 mn devant et 10mn derrière. Je suis vraiment dans un trou. Mon moral en prend encore un coup. Je n'arriverai pas à trouver la motivation nécessaire à porter Ussade, je le sais et j'en suis désolée d'avance.
Nous repartons donc au trot, galopant un peu de temps en temps, marchant lors des passages de route, plusieurs bénévoles me demandent si ça va... Oui, ça va mais oui, ça pourrait aller mieux. A une assistance, Julie n'est plus toute seule. Je me dis que des chevaux vont arriver derrière nous. Je ne sens pas qu'Ussade soit alerte mais j'espère qu'en voyant des copains, il va repartir. On se fera déposer au point d'assistance, sans pouvoir coller aux 2 chevaux nous ayant dépassé. Il reste plus de la moitié de la boucle, je me demande si nous allons réussir à rejoindre le site. J'arrête de me battre pour avancer et on marche. J'essaye d'appeler papa à ce moment là pour avoir un conseil, quelque chose, je ne sais plus quoi faire...
J'aurai la messagerie et je laisserai le message le plus pathétique de ma vie, pleurnichant et m'excusant... Mais mine de rien, marcher aura fait du bien au ptit père, on reprend le trot tranquillou sans que j'ai besoin de le trainer. Et puis, un cheval nous dépasse. Je colle. Je vois un autre cheval juste derrière moi. Puis un autre. Puis un autre. WOOHOO !! Des copains !! Ussade, inclus dans le groupe, reprend du poil de la bête. Il trotte et galope lorsque les copains trottent et galopent. OUF ! Nous finirons cette boucle dans ce groupe. Evidemment, la vitesse sur cette boucle ne fut pas mirobolante mais le fait d'être revenus sur le site me rend déjà hyper fière. Fière du loulou qui a trouvé un second souffle et fière, un peu, de moi, pour avoir tenu bon et pour avoir espéré ce regain d'energie. On passera le vét' un peu plus vite encore que les 2 précédents. Et le métabo est encore parfait. Je le motive direct sur le trotting, aucun doute, c'est carré. Nous avons donc tous les voyants au vert et le reexamen à faire avant de repartir sur la dernière boucle.
Pendant le repos, j'entends et je vois les chevaux éliminés au fil de la course. Il y aurait déjà plus de la moitié des concurrents hors course. Je trouve le temps de regarder un peu les réseaux sociaux et je trouve là cette dernière parcelle d'energie qui me manquait. Merci à vous, du fond du coeur, pour vos encouragements, ils m'ont été indispensable lors de cette trop longue journée.
Surveillance d'Ussade... RAS. Il mange, il boit, il urine. On se présente au ré examen, qui validera la bonne forme du loulou. Toujours tout au vert.
Départ dernière boucle. Je n'ai absolument PERSONNE derrière, les gens dans mon groupe se sont fait éliminés sauf 2 qui repartent un peu avant nous. La cavalière devant est à une grosse minute, il FAUT que nous allions la récupérer, quoi qu'il arrive, sinon nous allons avoir du mal à terminer.
On démarre donc directement dans le vif du sujet. Je parle et j'encourage énormément, j'ai les jambes en coton, l'estomac en vrac mais la tête est là et je sais ce qu'il faut faire. On récupérera la cavalière un peu avant un point d'assistance, un peu enflammée et voyant qu'Ussade était relancé à bloc, on la dépassera avant d'arriver à l'assistance. On repartira au moment où elle arrive mais ça y est Ussade est de retour en mode pépère... Du coup on sera rejoint par cette cavalière et on continuera ensemble jusqu'à la fin de la course. Motivant nos montures respectives et essayant de se relayer devant avec 2 chevaux visiblement lassés par la journée. Une arrivée main dans la main, dont aucune photo n'immortalisera le moment. On est à l'arrivée de cette foutue course merdique. C'est déjà un énorme soulagement.
On passera le vét final en moins de 10 minutes. Cardiaque OK. Méta OK bien que 2 en pli de peau et capillaire. Vient le trotting. Je motive Ussade comme je peux pour éviter qu'il ne se traine sur sa présentation. Verdict : A en allures au final !
Ca y est !! On en a terminé avec ce championnat du monde de l'enfer.
Je pleure, bien évidemment, Julie aussi (gnignigni). J'aurai tellement voulu que papa soit à côté de nous quand ils nous ont annoncé la qualification...
Ussade, c'est SON petit cheval, un peu capricieux, plein de carafon, très gaffeur mais tellement attachant !
Encore une fois merci aux professionnels qui nous entourent mais cette fois, j'ai un remerciement tout particulier pour ma petite Julie.
Si j'avais su que je nouerai une si belle amitié en allant monter dans un club du Pas de Calais quand j'étais au lycée, j'aurai signé tout de suite malgré toutes les histoires et les moments pourris par lesquels on a du passer.
Plus de 10 ans qu'on s'entraide, qu'on rigole et qu'on se raconte nos petites vies, ça passe vite et que de changements !
Des bisous pour mon papou, qui va bien et qui a un bras bionique certes mais fonctionnel ! lol
La prochaine course du caïd, ça sera avec toi ! (et puis escalader les portails, on oublie hein)
Bravo à Ussade pour avoir su se relancer quand il le fallait, pour être aussi costaud dans ses membres, pour savoir assurer quoi qu'il arrive.
Je suis encore plus attachée à lui qu'avant et je crois encore davantage en lui aujourd'hui. Il a su démontrer qu'il avait la solidité nécessaire pour boucler des courses difficiles, il ne nous reste plus qu'à trouver la bonne façon de le faire et de le faire mûrir. Il n'a que 7 ans après tout...
Virton - 06 septembre 2015 - Victoire
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Nousha - CEI**120 :
Rien que la décision de participer ou non à cette course a été un véritable parcours du combattant. D'abord prévue à Vieux-Moulin, la dernière course de l'année allait finalement se courir à Virton, sur une CEI*, faute de course en CEI** dans le "grand Nord".
Revirement de situation lorsque l'organisateur ajoute une CEI** à son programme : il ne fait aucun doute, c'est là que nous allons aller !
Puis, en acquis de conscience, je demande l'avis de cavaliers ayant déjà participé et là , j'ai des avis très différents selon les personnes... Le doute.
S'engager? Sur quelle distance? Est-ce que la dureté des sols conviendra à Nousha?
La jument est en super forme, ça serait dommage de ne pas en profiter.
Avec la jolie couverture gagnée sur la course
La décision sera prise après quelques semaines de questionnement, ça sera la CEI**. Nousha ayant déjà bouclé beaucoup de 90 et de CEI* qu'il me paraissait être inutile de lui en ajouter une, surtout en fin de saison.
Nous voilà donc partis à Virton en Belgique, province de Luxembourg, en ne sachant pas exactement à quelle sauce nous allons être mangés !
La veille de course, petit repérage sur quelques kilomètres. C'est effectivement un peu dur par rapport aux courses sur lesquelles nous avons été avec Nousha cette année et l'année dernière. Ca sera vraiment une course test pour elle sur ce genre de terrain.
Au delà de ça, j'ai déjà un bref aperçu de ce qui nous attendra le lendemain. Du dénivelé, du dénivelé, du dénivelé avec du sable (bon point) et des gros cailloux (moins bon point!).
OK, ça sera du pilotage et de la gestion. Ca me plait assez. Je trouverai le moyen de me perdre durant ma reconnaissance (oui, il faut le faire !).
Pas de boxe sur le site, nous avons loué un boxe dans une écurie à moins de 1km. Ecurie très calme, Nousha dévore sa ration du soir.
Bonne nuit ma belle !
Le lendemain, autre péripétie, l'écurie est encore fermée à 6h du matin. On passe par dessous les clôtures pour aller nourrir et papa escalade le portail pour aller plus vite. 6h45, heure de partir pour le site du concours... Toujours personne levé. Nous faisons passer Nousha par les patûres. Seul moyen de sortir. Petite marche de 15 minutes à pied, parfait pour l'échauffement.
Nous arrivons sur le site, contrôle véto dans la foulée. C'est tout bon ! Nousha, hyper calme et sage,est autorisée à prendre le départ à 8h.
Echauffement, préparation et en selle ! Petit brieffing du départ par l'organisateur et c'est parti !
Boucle 1 : Une boucle de 40km. Avant le 5ème km, BIM gros gros dénivelé. Il faudrait le faire au pas... Allez dire ça à une Nousha toute frétillante et sautillante qui trottinera jusqu'en haut à la même allure que les autres au pas. On reste plutôt groupé. Nousha tire pas mal mais comme le rythme n'est pas trop rapide, elle ne se fâche pas. Les assistances défilent jusqu'à ce que je prenne le lead de la course en pensant "Faut que je profite, c'est sans doute la 1ère et la dernière fois de ma vie que je suis virtuellement 1ère sur une CEI**". Ironie, quand tu nous tiens... Nousha se détend d'être seule en tête et le terrain est ici plutôt plat, entre des pâtures, une bande d'herbe au milieu. On connait bien ça à la maison. Sur le macadam plus tard, les autres me rejoignent jusqu'à la dernière assistance où une grosse partie du groupe s'arrêtera, certainement pour faire boire.
On connait Nousha, elle ne boira pas. On repart donc à 3 avec un Belge et un Bahraini où les 2 se calent à mes fesses. Pas de soucis, Nousha ça lui va bien d'être devant, elle se bat moins avec moi donc ça me va également.
Fin de 1ère boucle, je ne ralentirai que peu sur les derniers dénivelés de la boucle, ce que je paie directement au passage véto avec un temps de passage plus que moyen. 6mn pour se présenter. A cause des derniers dénivelés et de la fraicheur matinale puisqu'on le sait, Nousha gère beaucoup plus facilement les températures entre 25 et 30 degrés que les températures plus fraiches.
Sinon RAS. Tout est au vert.
Boucle 2 : Une boucle de 30km.Je repars donc en 3ème position, à un petit 5 mn du Bahraini et 2/3 mn du Belge. Et derrière moi, ils sont à plus de 2 minutes. Hors de question de forcer pour recoller sur la seconde boucle. Je pars donc à mon allure et on verra bien.
Cette seconde boucle reprend une bonne partie des terrains de la 1ère boucle. Je dirai que les 10km qui ont été enlevés sont les kilomètres sur le plat mais nous avons gardé tous les faux plats, les dénivelés et les méga dénivelés.
Nousha commence à boire dès la première assistance. Les kilomètres défilent, je ne vois personne. Je me lasse et Nousha également. Je la sens beaucoup moins concentrée, à faire des écarts pour des feuilles, des portails etc...
Mon assistance m'apprendra que les 2 devant se sont rejoints et qu'ils s'entraident. Nous, toujours seules. 25 kilomètres, toujours aucun cheval. Soudain au loin deux chevaux, magique ! Nousha se relance d'elle même... Impossible de rester avec eux, ce sont des concurrents de courses limitées qui ne sont pas à la même allure, mais ça aura fait du bien à tout le monde que de voir d'autres chevaux !
Fin de la seconde boucle, je ne ferai pas la même chose que sur la boucle précédente. Je calme le jeu sur les derniers dénivelés, je passerai donc un peu plus vite au contrôle.
RAS. Tout au vert.
Les 2 premiers sont arrivés ensemble mais le Bahraini a mis un fossé de 7 minutes au Belge lors du passage au contrôle. Et le Belge est à plus de 3 minutes devant moi. Je me dis que rattraper 7 minutes va être difficile pour lui, il prendra peut-être la décision de ralentir pour m'attendre...
On verra ! Derrière moi, j'ai une concurrente à environ 2 minutes.
Boucle 3 : Une boucle de 30km. Je prends le départ et continue à mon rythme. Cette troisième boucle est la plus difficile.
On évite une grosse montée sur les boucles précédentes, je me réjouis... Trop vite ! Nous arrivons avant le 10ème kilomètre sur un MUR. Mais un mur interminable qui commence doucement sans nous laisser voir la fin. Même au pas, c'est dur. Je me demande si je ne devrais pas descendre tellement c'est pentu. Mais... vu le dénivelé et la longueur, je ne pense pas réussir à marcher jusqu'en haut et si j'y arrive, je ne pense pas être capable de remonter en selle...
Je laisse souffler Nousha en haut de cette immense montée. Je ne veux pas la dégouter surtout que nous sommes encore seules. Elle reprend le trot de son propre chef et c'est reparti !
La concurrente derrière que je devinais avant la montée nous rattrape alors. Et c'est avec un immense soulagement que je l'accueille! Les deux juments s'entendent bien et nous aussi, c'est PARFAIT !
Nous arrivons à nos assistances où on nous dit que le Bahraini et le belge ne sont pas passés. Ils ont du se perdre. Nous voici donc catapultés hypothétiquement en haut du classement. Oula... Va falloir assurer maintenant.
On calme le jeu sur les dénivelés, on se reprend un second mur interminable. J'en ai ma claque des longues montées où on ne voit pas le bout et où on n'avance pas...
Fin de la troisième boucle, nous ralentissons fortement. Terrains plus durs et montées/descentes en macadam. On assure... On assure même trop car sur les derniers 500mètres de la boucle, je vois que 3 poursuivants sont juste derrière nous.
Et à l'arrivée sur le site, on se décompose. Le Bahraini est là . Et le Belge aussi. Avec des vitesses sur cette boucle qui sont vraiment suspects au vu des dénivelés et au vu de nos assistances qui ne les ont pas vus passer !
Nousha et moi passons au contrôle véto. RAS. Tout est au vert. On parle avec le président de jury. On apprendra que le Belge, fair-play, a avoué lui même s'être trompé d'itinéraire. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde...
Je ne sais pas ce qui a été décidé, je ne peux pas rester papoter car le temps de repos n'est que de 40mn avec réexamen. Il faut que nous nous occupions de Nousha.
Toujours pas de pipi pour la miss mais elle mange bien.
Après manger le cardiaque n'est pas terrible. Aïe. Mais le reste des constantes est parfait...
Nous nous présentons donc au ré-examen. Comme nous le constations, la fréquence cardiaque est plutôt haute mais pli de peau, muqueuses, transit, tout le reste est parfait. Nous sommes autorisées à partir sur la dernière boucle !
Boucle 4 : Une boucle de 20km.
Résultat des courses au redépart. Le bahraini est hors d'atteinte à plus d'une demi heure devant. Je ne sais pas ce qu'il en est pour le belge qui est virtuellement encore 2ème. 2 concurrents sont passés devant moi au contrôle. Une cavalière à plus de 3mn et une autre à 15 secondes.
On les regarde partir l'une après l'autre. Celle à 3 minutes talonne pas mal. Avec papa on tombe d'accord d'un simple regard. On va aller la rechercher, si c'est possible. Pour celle à 15 secondes, ça a été plus expéditif avec un dépassement dans les 50 premiers mètres. Instant cocasse dans les 200 premiers mètres : Je double celle à 15 secondes et on s'élance assez rapidement pour qu'elle ne puisse pas se recoller et là , Nousha fait un violent écart qui me désarçonne presque. Quand je reprends le contact, je comprends sa réaction > Un autre cheval arrivait en face et a paniqué de nous voir arriver au bon galop sur lui. Il a donc sauté de côté et a dégagé sa cavalière par terre. Je crie pour demander si tout va bien, j'ai un "OK". Je continue et je relance. On ne me suit pas. Tant mieux.
L'objectif est fixé, il se situe à plus de 3 minutes devant et c'est comme si Nousha savait ce que je voulais faire.
Aucun cheval en vue mais aucune trace de lassitude cette fois. Elle est rapide dans les galops sur le plat, on ralentit un peu sur les faux plat, on galope sur le macadam mais on marche sur les gros dénivelés. La dernière boucle se compose de bouts déjà connus car parcourus sur les 2 premières boucles. Donc je sais qu'il y aura au moins 2 énormes dénivelés qui nécessiteront passage au pas et un temps de repos en haut...
On continue sur la lancée, il y a 2 assistances sur la boucle (8km et 13km il me semble), on en saura davantage sur le rythme de celle devant dès la 1ère assistance. C'est ainsi que papa et Florine me disent qu'elle n'est plus qu'à une grosse minute devant. C'est plié, sauf si elle relance d'un coup mais sinon on la rejoidra.
On la rejoindra avant la seconde assistance. Je laisse Nousha souffler quelques minutes derrière. Je réfléchis. Que faire? Il reste 7/8 kilomètres dont une énorme montée dénivelée, une très longue montée plus douce... Je crains le sprint. Autant pour le cardiaque après que pour la finalité. Et puis mince! On joue un podium! Une troisième place... Il faut le tenter !
Je dépasse donc et "j'allume". Nousha ne se fait pas prier. Cailloux, descentes, passages étroits. Elle avale tout comme si c'était hyper facile. Et la cavalière ne me suit pas. Je trouve ça très étrange... Mais tant mieux !
J'arrive à mon assistance, Nousha le nez dans le seau qui vide plus de la moitié. Je repars quand la néerlandaise arrive. Et maintenant : Grosse montée. Nous sommes au pas. Je passe mon temps à me retourner pour scruter. Mais je ne vois rien. La montée est très longue et fort pentue. Je laisser souffler Nousha en haut, le temps de traverser une route et nous reprenons le trot.
Je dépasse 2/3 chevaux sur des épreuves plus petites et j'arrive dans les 3 derniers kilomètres. Le macadam en montées et descentes. Toujours personne derrière... Je trotte. J'entends comme un bruit derrière, je me retourne un peu et je vois le manteau orange qui revient. Et qui revient fort ! Elle a des Duplo, ça ne fait pas de bruit et ça ne glisse pas sur le macadam. Je vois ce qu'elle a en tête. Moi et mes fers aciers, est-ce qu'on prendra le risque?
J'ai béni ma décision de mettre des pointes tungstènes et j'ai eu une pensée pour Lionel, mon maréchal avant de lancer la poursuite.
Elle est revenue jusqu'aux fesses de Nousha. Virage à droite, ça passe. Virage à gauche, ça passe. Et bientôt le dernier kilomètre !
Descente, montée, descente dans les cailloux, montée, légère descente, marche pour passer le champ et légère montée jusqu'au site.
J'ai tout dans la tête...
Une fois le dernier virage dans le macadam passé : On accélère encore. Nousha est royale, elle survole les cailloux dans la descente. Je repasse au trot pour passer la marche du champ et dès le pied posé dans le champ elle ré-enclanche le galop d'elle même. J'ai un oeil devant, un oeil derrière sur la tâche orange qui s'est éloignée. On force encore la cadence sur les derniers 500m et je vois que derrière ça ne gagne pas de terrain ! Je me reconcentre sur la trajectoire pour le léger virage, l'arrivée sur le site et ca y est : La ligne d'arrivée !!!
Une potentielle troisième place, un podium ! J'en pleurniche déjà en passant la ligne. Surtout avec cette dernière boucle pleine de suspens...
Une dernière boucle à 20km/h dans ces terrains et avec ces dénivelés, ça me parait fou !
On déselle, on rafraichit. Le cardiaque est beaucoup moins haut que ce que j'aurai pensé avec une fin de course agitée. Ca me rassure un peu.
Je vois du coin de l'oeil que le cheval du Bahreini est encore sur le grooming et reçoit des tonnes de seaux d'eau. Je demande à papa ce qu'il est en du belge. Papa me dit que depuis la fin de la troisième boucle, il n'est plus dans la course au podium. D'une troisième, on passe à une hypothétique seconde place. Je reste concentrée sur Nousha, on la marche doucement, on l'arrose, on scrute. Le cardiaque descend. La néerlandaise derrière nous s'est déjà présentée au contrôle et a validé sa course...
Papa me parle doucement et me dit que le Bahreini a été sorti... Mon coeur fait un bond. Est-ce que c'est sûr? Quoi? non? C'est dingue !
Je voulais faire le podium, j'ai pris des risques pour le faire et finalement, j'aurai pu ne pas en faire autant. Et si ça ne passe pas? Il est trop tard pour s'en vouloir de toutes façons.
Au cardio, Nousha stagne à 64/63. Je ne sais pas trop quoi faire. La présenter? Attendre? Un coup de main d'une personne hyper sympa rencontrée sur la journée qui écoute au stétho et nous dit qu'elle est stable à 60.
Allez, on est parti. La boule au ventre.
Prise du cardiaque : 60. Critères métaboliques : Pli de peau 1; Muqueuses 1; capillaires 1; Transit B.
Petite marche avant le trotting final. Et on s'élance pour l'aller, puis le retour. J'ai les yeux rivés sur papa qui a les yeux rouges et lève ses pouces en l'air. J'y crois pas...
J'attends que les 3 vétérinaires aient donné leur papier avec leur verdict et la secrétaire véto se tourne vers moi pour me dire que c'est bon pour nous !!!
Youhaouuuu !!!! Première place sur une CEI** !! Sur une course hyper technique et pas du tout le type de terrain de prédilection pour Nousha. On établit le "record" de vitesse de la dernière boucle qu'on aura parcourue à 20km/h, plus d'1km/h plus rapide que tous les autres concurrents...
Elle l'a fait, on l'a fait.
Plusieurs personnes viennent me voir pour me féliciter du bel état de ma jument, me dire que le trotting était parfait et me féliciter, tout simplement. J'essaye d'arrêter de pleurer mais quand ça ne veut pas, ça veut pas ! 10 minutes après le contrôle, Nousha fait un gros pipi bien clair. OUF ! Tout va bien ! Elle mange de l'herbe, elle marche et elle a bon oeil ! J'ai encore du mal à me dire que ça a réllement eu lieu. Mais les résultats déjà publiés sur le site de la FEI me le rapellent.
J'ai encore une tonne de merci à formuler.
Merci à Lionel, nouveau maréchal qui a géré la ferrure et les pieds compliquées de miss Nousha et qui a pris des nouvelles tout au long de la journée. Merci à mon vétérinaire Damien pour le suivi de ma jument depuis 2 ans.
Merci à l'ostéopathe Edouard Froment qui a décoincé ce qui n'allait pas il y a quelques semaines.
Merci à Florine de nous avoir accompagné sur cette course. J'ai adoré te faire découvrir l'endurance cette année et de voir que tu t'y es attachée au point d'acheter un cheval pour en faire...C'est juste génialissime !
Merci encore et toujours à mon papa, qui vit les courses autant que moi même s'il n'est pas à cheval.
Le meilleur ravitailleur de la terre entière je pense ! (Pour ne pas dire le meilleur papa du monde)
Merci aux ami(e)s qui nous envoient des messages les jours de compétitions, ça fait plaisir de voir que l'on est soutenu, même de loin !
Merci également à Nicole, Sol'Nat, partenaire - partenaire d'entrainements - partenaire de papotage aussi - toujours de bon conseil, qui trépignait d'impatience en envoyant des messages à papa.
Merci à Rekor, c'est sans doute grâce aux produits que je donne depuis plus de 2 ans maintenant que nous en sommes arrivés là .
Et puis, finalement, merci Nousha. Merci pour ces 2 dernières années magiques.
Deux podiums en CEI*, un top 10 en CEI** et maintenant une victoire sur CEI**.
Avec cette course, elle gagne une étoile supplémentaire sur performance.
Nousha. Elisou d'Anthaeus. Future maman de mes poulains. IRE***.
Elle m'en fait baver, mais c'est fou aussi ce qu'elle me fait rêver
Compiègne - 10 juillet 2015
​​
Ussade - CEI** :
Premier départ d'Ussade sur CEI**.
L'objectif du jour est de se qualifier gentiment sur la distance, j'ai beaucoup de pression sur les épaules, n'ayant jamais été disqualifié depuis son début de "carrière" en endurance, j'aurai vraiment du mal à gérer une possible élimination. Je sais que cela peut être tout à fait indépendant de ce que je fais et de comment je gère. Toujours est-il que j'ai la pression et que je serai concentrée et tendue jusqu'à la dernière seconde, d'autant plus que physiquement j'ai vraiment eu beaucoup de mal et j'ai pas mal subi...
Ussade fidèle à lui même est super sage et semble indifférent à ce qui se passe autour de lui aussi bien la veille de la course que lors du départ.
Je n'aurai pas entendu le GO du départ, étant plutot loin de la ligne pour partir plutôt dans le bout.
Je pars avec Emmanuelle et son fidèle Urdos, les 2 s'entendent plutôt bien, on peut faire du botte à botte.
Peu après le départ, j'essaye de doubler un cheval qui fait tampon et n'avance pas assez vite pour Ussade. Le mec est sur la trajectoire de droite, je me décale pour passer à gauche et là BAM le cheval se déporte au milieu et explose un postérieur en direction d'Ussade. Un CLAC assez impressionnant qui résulte d'un coup dans l'épaule. Je hurle sur le mec pour qu'il gère son cheval, je crois qu'il ne parle pas français... Super.
Je frotte, je tate tout en continuant à trotter. Rien à priori mais ça peut se réveiller à froid ou à l'arrêt. ARGH.
Je comprendrai durant cette première boucle ce que papa me dit depuis un moment : Ussade est plutôt froid mais il lui arrive de craquer complètement durant 5 secondes avec coup de dos, coup de cul et arrachage de rênes. En descente, pour récupérer les copains devant, ça surprend.
Je m'acclimate au cheval durant la moitié de la 1ère boucle en nous mettant dans divers cas de figure : en retrait du groupe, dans le groupe mais derrière, dans le milieu du groupe, dans la tête du groupe ou en tête.
Comme il est beaucoup plus "libre" dans son galop (foulée plus grande, posé dans son attitude) lorsqu'il n'est pas collé au cul du cheval de devant, hop, on se met entre plusieurs petits groupes.
Cette première boucle était hyper sympa à courir, du dénivelé, des bouts plats... Un peu trop de poussière mais là , on n'y peut rien !
Fin 1ère boucle, FC pas haute mais qui remonte d'un coup. Gloups, le sable blanc qui rayonne. On passe en moins de 5mn sans prendre de risque.
Repos 40mn. Vient donc la phase redoutée : l'alimentation. Et là Ussade fidèle à lui même, qui refuse de manger. On arrivera à lui faire avaler quelques grains (malgré 5 alimentations différentes) mais heureusement, il boulotte un peu de foin. Je masse l'endroit où le cheval a tapé, rien de palpable ni de visible. OUF.
On repart sur la 2de boucle, boucle la plus dénivelée. Montées et descentes au pas, on fait souffler et on avance sur terrain plat. Je me souviens de pas mal de morceaux qui sont communes avec la boucle bleue de la jeunes chevaux de l'année passée et ça c'est plutôt pas mal pour anticiper lorsque ça tourne en épingle.
Fin 2de boucle, FC pas haute mais qui stagne un peu. On passera à nouveau en moins de 5mn, en se faisant à nouveau avoir avec un petit 59. Tout va bien sauf le transit, évidemment, un peu ralenti. Faut qu'il mange !
Repos 40mn. Il daigne manger un peu plus. Pas mirobolant mais c'est déjà mieux que rien. Puis il mange plutôt bien son foin. Avant de repartir, un petit check au steto, FC niquel et transit que j'entends bien. Allez, GO !
On repart sur la 3ème boucle, en forme. Celle là est plate et je la connais plutôt très bien. C'est cette boucle que nous avions faite en entrainement avec papa fin mai, 2 fois de suite. Il commence à faire très très chaud. Le soleil tape bien et heureusement, je me souviens des zones ombragées ou pas de la boucle, ce qui me permet encore une fois d'anticiper. On tournera le début de la boucle relativement vite, pour ralentir sur la seconde partie où la chaleur se fait vraiment ressentir.
Fin 3ème boucle, FC toujours pas haute, on voit la fameuse dégringolade de coeur qui décide Elisabeth à nous dire de nous présenter. Allez, on s'est fait avoir 2 fois, va pour tenter. Au pire, on fait un second passage... Qui ne sera pas nécessaire. 64 affiché au cardio, passage en moins de 4mn.
Tout est ok sauf le transit encore ralenti.
Repos 50mn avec ré-examen. Il faut absolument qu'il mange ! Et là , Nicole lui présente sa ration... Qu'il accepte de manger en entier ! Ah bah voilà !
Ration mangée, foin en cours. Je surveille avant de partir marcher un peu avant de se présenter au réexamen. FC 49, j'entends le transit. Ca devrait le faire... On se présente au reexamen. FC 52. Transit A. Tout le reste 1. Avec les félications de la vétérinaire qui nous dit que c'est l'un des meilleurs rééxamens de la journée ! Je ne vous explique pas comment mon coeur battait la chamade à entendre ça.
On repart sur la dernière boucle. Ussade frais comme une fleur mais personne devant. Les gens ayant fait la 3ème boucle avec nous ont été soit éliminés, soit sont passés en plus de temps. J'ai donc un petit 10 minutes entre nous et les concurrents précédents... Je repars vite, nous avons 2 points d'assistance donc je décide d'aller jusqu'au 1er point en lâchant Ussade dans son galop. Je le reconnais comme à la maison. Des grandes et longues foulées, une cadence linéaire, l'encolure horizontale : C'est ça que j'aime chez lui.
On arrive à l'assistance. Ma montre me dit qu'on tourne à un peu plus de 22km/h. Je demande où sont ceux devant pour voir de la suite à donner. Ils sont à moins de 3mn. Nous avons donc récupéré environ 7mn en 7 kilomètres. On a fait le plus gros du boulot et Ussade semble toujours vouloir y aller.
GO ! On continue sur la même lancée, je le laisse bien souffler dans les petits dénivelés. Je ne veux pas prendre le risque qu'il me dise "merde", comme il l'avait fait avec papa à Fontainebleau. Je l'ai préservé toute la course, ce n'est pas pour le dégouter sur les derniers kilomètres.
Et puis, au bout d'une ligne droite, je vois 2 chevaux. Il l'a fait ! On a récupéré 10mn en 13 km, sans prendre de risque sur le terrain. Dernier point d'assistance : papa me dit de rester avec eux, de ne pas chercher à aller plus vite, que déjà faire cette dernière boucle comme ça, c'est plus que bien pour un cheval de 7 ans.
Je suis entièrement d'accord (d'autant plus que je commence vraiment à accuser le coup physiquement) et je nous mettrai donc derrière les 2 chevaux mais dans une allure entre le trot et le galop qui ne convenait ni au cheval ni à moi. On reprend alors un peu la course, Céline et Soumaya nous tiennent compagnie alors que l'autre cavalière nous laisse partir devant.
A ce moment là , il faut que je sois honnête, je n'allais pas bien. Je ne sais pas si c'est la chaleur mais j'avais déjà failli faire un malaise avant de repartir sur la dernière boucle et l'allure sur les derniers kilomètres étant plus élevée, mon estomac avait décidé qu'il ne cautionnait plus ce que je faisais.
Quoi qu'il en soit, Céline a lancé le sprint que j'ai esssayé de suivre vainement. Ussade n'est pas un sprinteur mais en plus je ne l'aidais vraiment pas en selle !
Dernier grooming, on pose le cardio dès la selle enlevée, j'attendais un gros chiffre au vu de cette dernière boucle... Pfff, tu parles ! Quasiment pareil que les autres passages.
Ici, pas de second passage, alors on mouille, on essaye de lui faire faire pipi et on y va au bout de 10mn.
FC à 56, avec une vitesse de plus de 22km/h sur la dernière boucle. Transit B mais tout le reste OK.
Ussade! Ussade. Ussade... Tu as réussi ! Une jolie 30ème place sur la CEI** de Compiègne, à presque 18km/h et une dernière boucle à 22.18km/h
Tu me permets de participer et de terminer une des courses qui m'ont mis des étoiles dans les yeux quand je suivais les résultats sur ATRM, il y a des années. Compiègne. Yahoo. Merci à Jean-Christophe Noël pour son organisation et son tracé que j'ai vraiment apprécié.
Je n'ai jamais eu autant cette sensation de "facilité". Il ne rechigne à rien et évolue positivement de course en course. C'était sa première 120km et il n'a que 7 ans et, j'espère, un bel avenir devant lui. Il faut vraiment que nous gérions ce problème d'alimentation mais pour le reste, il a été parfait. Aucun problème en course, des trotting propres sans jamais l'ombre d'un doute, aucun soucis de gestion de caractère, on demande il exécute. Un SUPER cheval, un SUPER SUPER compétiteur et une SUPERBE aventure avec lui.
Un énorme merci à papa pour me l'avoir laissé à Compiègne, pour l'avoir acheté il y a des années, pour l'avoir monté, géré et en avoir "chié", faut le dire !
Nos deux athlètes, Nousha et Ussade, on pourra dire qu'on les a fait. De A à Z. Du débourrage aux CEI**.
Et oui, j'en suis fière. Je suis fière de nous, de nos chevaux, de nos choix, de nos remises en question, de nos déboires aussi qui nous font avancer.
Je sais qu'on se plantera encore, peut-être souvent, qu'on sera déçus mais je sais aussi qu'on aura fait de notre mieux en aimant et en respectant nos chevaux. Je sais que j'aurai passé du temps devant mon programme de courses, mes plannings d'entrainements, en essayant de prendre en compte tous les élèments extérieurs, que j'aurai passé du temps en selle, à pied et devant mon ordi mais que j'adore tous ces aspects et que j'aspire juste à en avoir toujours plus et à nous améliorer quitte à y passer encore plus de temps et d'énergie.
Merci beaucoup à Nicole, qui a pris de son temps pour venir prêter main forte à papa qui était seul en assistance & aux filles (Marine, Baboo, Laura et Claire-Amélie) qui ont été d'une grande aide à des moments stratégiques. <3
Ermelo - 06 juin 2015 - 7ème place
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Nousha - CEI**120 :
Au départ, nous pensions emmener Ussade sur cette course. Un terrain plat et roulant nous parraissait adapté à ses allures par rapport à Schweich où Nousha, plus maniable et virevoltante, aurait fait son retour.
Malheureusement, avec l'annulation de Schweich, le programme ne me plaisait pas. Il fallait aller à Compiègne avec Nousha, un terrain au top mais beaucoup d'engagés et des vitesses élevées dès le départ.
A 3 semaines de la course d'Ermelo nous faisons une 60km test, un peu corsée, mix de séance de galop et de course d'entrainement, en forêt de Compiègne. C'est là que nous décidons d'aller à Ermelo avec Nousha au lieu d'Ussade, elle est royale sur les 2 boucles, mange bien, est calme, sage, à l'écoute alors qu'Ussade boude les rations, ne semble pas "dedans". Et puis aussi parce que ça m'arrangeait bien, il faut l'avouer.
Les dates tombent bien, ma maman peut venir avec nous! Une chaleur de phoque sur la route, des bouchons qui transforment les 3h30 en 5h15 de route. Dernier arrivé surle site et dernier à passer au contrôle, au moins ça reste constant! Le cardiaque n'est pas épatant, le trotting est habituel pour un 1er passage, un peu en crabe... ce qui nous vaut direct un "A/B". OUCH ! Ca commence bien...On m'avait dit que l'équipe véto était très regardante sur les allures et ne laissait rien passer. Ca s'avère être plus que vrai.
On ne se laisse pas abattre et ne partons pas défaitiste. Nous finissons d'installer l'aire de repos et je pars faire une petite balade, histoire de tater la pression. Je ne croiserai pas de cheval et aurait donc une Nousha contente d'être là mais à l'écoute. Ouf. Vachement mieux qu'à Fontainebleau.
Dans le boxe, bonne surprise, une fenêtre que nous pouvons ouvrir où madame regarde tout ce qui se passe dehors et, en plus, des petites ouvertures dans les murs pour pouvoir apercevoir ses voisins ! Et ça, la commère Nousha ADORE ! Elle passe son temps à regarder ce qui se passe dans les boxes d'à côté tout en boulotant du foin. Pas l'air stressée du tout. SUPER !!
Le lendemain matin, Nousha a bien mangé son foin, elle a fini sa ration de la veille, elle mange bien sa petite ration du matin et est toujours très calme. Il faut dire que les chevaux de la 160 ne sont pas dans le coin. On va chercher le transpondeur en échauffant la miss en main. Toujours très sage.
Elle se réveille un peu avec la selle sur le dos. Je ne monterai que 5 minutes avant le départ, le temps de faire un petit trot sur l'aire de départ.
Le décompte. Et TOP c'est parti. Je me cale dans ce que je considère être le "milieu". Peu de temps après, un 1er groupe se dessine, je ne veux pas en être. Il y a des chevaux d'expérience avec plusieurs 120km à leur actif et j'imagine que ça va aller de plus en plus vite. Être dans un groupe s'avère être difficile mais être le tampon entre 2 groupes ça c'est jouable. C'est ce qu'on fera pendant toute la 1ère partie de cette 1ère boucle.
On avance, on ralentit pour réintégrer le groupe, on réaccélère et ainsi de suite jusqu'à ce que le groupe de devant soit à l'arrêt devant nous. Un concurrent à terre à côté de son cheval qui a une jambe pleine de sang. Il essaye de poser un garot, des cavaliers joignent l'organisation... Une fois que l'organisateur est au courant, nous repartons donc tous ensemble. Comme un second départ. Ca ne m'arrange pas et j'ai peur de retrouver la jument dingue de Fontainebleau, ce qui ne sera pas le cas. Nous jouons encore le tampon entre ce 1er groupe et le second, aucun cheval qui ne la colle aux fesses et bientôt nous ne verrons plus le 1er groupe.
Les ennuis commencent niveau assistance, ils n'arrivent pas aux points. Pas très grave sur la 1ère boucle.
Fin de 1ère boucle. Finalement nous sommes plutôt proche du 1er groupe. On passe vite, tout au vert (même les allures!) et on repart donc seules derrière ce 1er groupe.
Nous repartons sur la seconde boucle, la plus longue, 35km, et il commence à faire chaud. On suivra pendant une bonne dizaine de km le 1er groupe sans vraiment s'y inclure, laissant toujours une bonne cinquantaine de mètres entre nous. Gérée comme cela, Nousha ne dit rien, elle ne s'enerve pas, elle tire mais ne se fâche pas. Assistance à 3 km et 6km où Nousha ne boit pas. Pas grave, elle boira après 10km, comme d'hab'. Sauf que ça ne s'est pas passé comme ça...
Je ne verrai plus mes parents jusqu'au 27ème kilomètre. Heureusement le kit main libre me permet de les avoir au téléphone, je sais donc que je ne les verrai pas car ils sont perdus, ils m'annoncent qu'ils seront peut-être au 24ème km mais pas sûr mais pas avant. Les concurrents devant n'ont à priori pas de problème avec leurs assistances et ne ralentissent donc pas, moi... Je fais vite le calcul, 20km avec la température qui monte, pas d'eau à boire alors qu'elle n'a pas bu une goutte depuis le début de la course et pas de bouteilles pour la refroidir. Ca peut nous être fatal.
Du coup, je mets un gros coup de frein. On est toutes seules pendant une grosse quinzaine de km jusqu'à se faire rejoindre par Vincent et Steve, qui eux non plus n'ont pas vu leur assistance depuis le 6ème km. Des assistants néerlandais attendent le passage de leurs chevaux, ni une ni deux, je baragouine un truc en anglais et demande de l'eau pour nos chevaux.
Ils sortent un petit seau alimentaire... Nousha le regarde et met un gros coup de tête dedans. OK. On est à environ 24km, ça fait donc 54km sans boire... Je n'en mène pas large à ce moment là . Enfin, au 29ème kilomètre mes parents sont là ! Nousha plonge direct le nez dans le seau. Un seau et demi plus tard, on reprend notre route. On les reverra 3 kilomètres plus loin puis cap sur l'arrivée.
Fin de seconde boucle. La FC n'est pas tellement haute mais elle stagne un moment. On passera en moins de 5mn, tout au vert... sauf les allures (notées encore A/B... Et le même véto que la veille. Etrangement).
Nous repartons sur la 3ème boucle (la même que la 1ère) en espérant avoir plus de points d'assistance que sur les 2 précédentes boucles. Ce qui fut heureusement le cas. Encore un peu de foirade mais moins! On fera la route gentiment plus ou moins à 4, avec une Suisse du 1er groupe que nous avons rejoint, jusqu'à ce que Steve et moi ralentissions vers la fin de la boucle.
Fin de troisième boucle. Même cas de figure que sur la seconde, la FC n'est pas haute mais elle stagne un peu. On passera en 5 grosses minutes, tout au vert, même les allures.
C'est là que tout a basculé à Fontainebleau alors pas question de laisser place au hasard. On la laisse tranquille, elle mange bien (mais pas trop, on rationne), on surveille de près. Puis on se présente.
Malgré la surveillance constante sur l'aire de repos avant de se présenter au contrôle, je suis tendue sur la prise de FC... Qui sera bonne ! Allures A, tous les autres critères métabo A... On repart donc pour cette fameuse dernière boucle !!
Dans ma tête c'était déjà gagné. Quoi qu'il arrive, on aura fait la distance, on aura fait ces fameux 120km.
Je repars une minute devant mon coéquipier et décide donc de continuer à avancer mais gentiment pour qu'il me rejoigne. Ce qu'il fera dans les 5 premiers kilomètres et nous parcourerons les derniers 20km ensemble dans un bon rythme proche des 20km/h.
On s'accorde pour faire une arrivée main dans la main, je suis là pour la qualif, qu'importe la place, notre victoire suprême aujourd'hui ça serait de finir et d'être classées avec une jument en forme.
Arrivée à jamais gravée dans ma mémoire sous les encouragements de nos 2 équipes respectives d'assistants.
Une FC qui n'est pas très haute et qui stagnera un moment à 64/65... Aucun risque, on attend, on marche un peu. On reprend à 59. On se présente alors, la boule au ventre.
Cardiaque 60. OK, ça c'est fait...
Pas de temps d'attente, on me demande de trotter tout de suite. Aie, je pensais marcher un peu activement après ces 10 grosses minutes d'arrêt...
On y va. On trotte. On me demande un second passage. Mon coeur s'affole. Non... Je regarde papa qui me fait signe qu'il n'a rien vu.
Je repars pour un second trotting que je fais un peu plus actif et où là , je la regarde. Non, elle est bien, je la trouve même mieux que lors des trotting finaux de l'année dernière.
Personne ne me dit rien. Le stress total. On reprend le cardiaque qui est à 56. Tous les critères métabo sont OK. Et là , POUF : on me dit BRAVO !
Pfiouuuuuuuu, décompression en direct avec beaucoup, beaucoup de pleurs. On l'aura fait, il nous aura fallu 3 tentatives avec pas mal d'erreurs corrigées niveau gestion et enfin, ENFIN, cette récompense tant attendue.
Cerise sur le gateau, nous finissons 7ème avec une vitesse moyenne de 17,5km/h et une dernière boucle parcourue à presque 20km/h.
Le lendemain, carte en main, je vois qu'elle a eu droit à un B niveau allures au final, soit, mais que tout le reste des paramètres est A ou 1. Grosse satisfaction.
D'autant plus que le soir et le lendemain de la course elle a vraiment bon oeil, tracte encore ma maman pour aller manger de l'herbe et râle dans le van lors du retour lorsqu'on s'arrête un peu trop longtemps.
Arrivée à la maison, elle rejoint ses 2 copains en pature et tous les 3 nous font un petit show en direct, apparemment contents de se retrouver.
Quelle histoire et quel week-end ! Maintenant place à un mois de repos en pature pour miss Nousha et peut-être jusqu'à l'année prochaine. La suite des évènements avec elle m'est totalement inconnue, mon objectif de l'année avec elle étant atteint, tout dépendra certainement des prochaines échéances de Vickie et Ussade.
Merci à mes parents. Vraiment, merci à tous les 2.
Toujours là dans les bons comme les mauvais moments, soutien indéfectible dès l'achat de Nousha.
Une mention particulière pour mon papa qui s'investit autant que moi dans tout ça, qui entraine avec moi, qui s'est pris au jeu de l'endurance et sur qui je peux vraiment m'appuyer dans les situations de stress en course. Il gère en assistance comme un pro et sait ce qu'il faut faire, quand il faut le faire et comment le faire !
Parce qu'essayer de boucler une 120km sans une bonne équipe d'assistants n'est, à mon sens, pas possible. L'endurance sans assistants n'existe pas et il faut être conscient qu'ils courent tout autant que le cavalier sur le cheval. Alors un immense merci à mes assistants, merci à tous mes assistants passés depuis la 1ère 20km de Nousha en 2011 jusqu'à cette dernière course à Ermelo.
Merci maman, papa, Julie, Swan & Guillaume, Marion F., Marine M., Manue, Baboo, Laura, Florine, Marie, Florian, Marine L., Marco, Anne-Sophie, Tatiana et son mari, Guillaume M. et mamie et Marc pour être venus lorsque vous pouviez. Longue liste de noms (passés, présents, futurs?) qui m'ont déjà accordé de leur temps grâcieusement et toujours avec joie et bonne humeur. Merci.
Fontainebleau - 28 mars 2015
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Nousha - CEI** :
L'objectif du jour est de se qualifier gentiment sur la distance, vu la météo du jour je crains les crampes à l'issue de la 1ère boucle, décision de partir derrière et d'assurer un passage vet rapide pour éviter le refroidissement.
Malheureusement, rien ne s'est passé comme je l'avais prévu...
L'histoire commence certainement 10 jours avant la course, quand Nousha déclare un léger ralentissement de son transit un jeudi soir. Se pose déjà la question, que fait-on? On la surveille tous les jours, on compare, on ressent et on profite d'un trajet chez le véto pour demander conseil.
Pas de contre indication, je la sens un peu moins speed que d'habitude mais ce n'est pas un mal.
Puis vient le voyage, l'arrivée et la journée d'attente au boxe le vendredi pendant qu'Ussade court sa CEI*.
Son instinct grégaire a été mis à rude épreuve durant toute cette journée qu'elle passera à hennir / s'enerver / stresser / ne pas manger / ne pas boire.
Une jument que je sortirai donc dans l'après-midi, une fois la course d'Ussade finie, et que je trouverai efflanquée, en sueur et un peu déshydratée et vraiment enervée lors de la balade "relaxante" de veille de course. On commençait vraiment mal... Ajouté à ça qu'elle n'a pas touché au foin et à sa ration dans le boxe mais s'est mise à manger une fois sortie, avec le copain, sur l'aire de repos.
Vient le jour de course qui ne démarre pas trop mal, on se cale avec la fin du peloton au départ, je suis déjà un peu sur les freins mais elle répond bien. Puis ça s'enchaine très vite. Les kilomètres défilent, plus on galope plus elle veut avancer, plus je la retiens et plus elle se débat. Arrivent des sols un peu délicats où il faut ralentir sauf que ce n'est pas au goût de l'excitée de service qui se met à donner de grands coups de tête, qui la déséquilibrent nous faisant aller de droite à gauche. Inconfortable, dangereux pour nous et pour ceux qui voudraient nous doubler. On continue ce manège sur quelques kilomètres où j'essaye de faire en sorte de ralentir pour que les gens puissent nous doubler sans trop de soucis pour eux. Pour chaque cheval qui nous double, c'est le comportement de Nousha qui va se faire de plus en plus dangereux jusqu'à des déplacements latéraux au galop nous faisant percuter un arbre au niveau de ma jambe.
Je craque, elle me fait peur pour elle, pour moi...Elle est en transe, transpirante de partout, les yeux roulants... Je descends et je continue à pied en espérant que ça la fasse réfléchir et se calmer. Heureusement, peu de chevaux pour nous doubler à ce moment là parce qu'elle se jette en avant à chaque cheval. Nous arrivons enfin au dernier point d'assistance de la boucle. Papa vient à ma rencontre, de peur que je sois à pied pour problème de boiterie/blessure, je lui explique le problème qu'il comprend très vite en voyant l'énergumène se contorsionner pour avancer. Il me dit de me calmer parce qu'évidemment, je ne suis pas des plus calmes à ce moment là . Je laisse Nousha à Julie qui est, je pense, bien plus patiente que papa et moi et qui est la personne la plus à même de la calmer pendant que je vais boire un truc dans la voiture.
Calme, elle ne l'était pas mais calmée, oui, certainement un peu. Nous n'avons plus de chevaux ni devant ni derrière, je me remets en selle et après quelque mètres compliqués à vouloir aller de côté, on se remet bien en avant dans un galop à vitesse acceptable et sans mouvement de tête dangereux. Il nous reste 6 kilomètres avant de rejoindre le site.
A l'arrivée de la boucle, dans les derniers 500m, Nousha se transforme, ce n'est plus le même cheval: Elle se détend et trotte doucement rènes longues.
Evidemment je suis contente, c'est qu'elle a bien compris le but du jeu et le fonctionnement de tout ça. C'est peut-être les courses de l'année passée qui lui ont monté le cerveau ?
Notre grooming n'est pas des plus près de l'aire véto, on y passe, pose de cardio, qui ne marche pas, autre cardio c'est bon on y va. Finalement, il ne fait pas le temps exécrable que j'attendais. Il n'y a que peu de vent et il ne pleut pas des cordes.
Seconde et troisième boucle au top où Nousha redevient la jument de d'habitude, qui veut y aller mais qui respecte mes indications (ok, parfois les indications se doivent insistantes mais rien d'inhabituel). Des temps de passage au véto très satisfaisant avec des FC assurées à chaque fois.
Ayant toujours peur des boiteries/crampes, je la marche beaucoup et activement avant le rééxamen - Avec le recul, je pense que c'était une erreur car en croisant d'autes chevaux qui repartaient sur leur dernière boucle, elle a recommencé à s'énerver avant de se présenter au vétérinaire - Coeur à 70, allures A, autres critères OK sauf les capillaires. Nous sommes donc redirigés vers les boxes de soin, la course s'arrête là pour nous.
A ce moment là , pas mal de choses vous passent dans la tête, j'étais inquiète pour la santé de Nousha, comment expliquer ça, est-ce qu'on est allé trop vite sur la piste, est-ce un manque d'entrainement, comment expliquer que la FC baisse rapidement au retour de boucle et réaugmente comme cela ensuite, est-ce le problème de la semaine dernière, est-ce qu'elle avait déjà quelque chose que nous n'avons pas vu ?
Au boxe de soin, la jument est à 66. Raide dingue, à donner des coups de tête, hennir, tourner dans son boxe. Le vétérinaire est rassurant, il préfère attendre qu'elle se calme pour juger des actions à mener car pour lui, mis à part cette FC un peu haute, rien ne va mal.
J'attends donc avec Nousha, impossible de la laisser seule au boxe car elle se jette dans la porte. Alors je parle, calmement, on se pose toutes les deux. Je reprends la FC en attendant le véto, on est à 58. Quand le vétérinaire viendra, elle sera à 50.
Nous repartirons donc sans traitement vétérinaire, seule observation du véto : elle était trop énervée. Ouai...Et c'est clairement un GROS problème.
Le jour même, nous aurons encore des soucis de comportement au boxe avec elle : impossible d'aller marcher Ussade sans l'emmener avec sous peine d'avoir une crise de hennissements, cabrés et trot au boxe.
Une fois revenus à la maison, nous avons fait venir le vétérinaire pour effectuer une prise de sang grâce à laquelle nous avons pu avoir confirmation que la course ne lui a pas été difficile, les taux sont tout à fait normaux ce qui corrobore le ressenti du vétérinaire sur place.
Nousha ne sera certainement plus au départ de "grosses" courses telles que Fontainebleau ou alors avec des gestions avant course et de 1ère boucle totalement différentes. Nous n'irons plus en compétition avec elle et un autre cheval, configuration qui réveille trop son instinct grégaire. On va tester quelques compléments alimentaires pour essayer de calmer la furie et nous allons faire en sorte de la contrarier davantage à la maison lors des sorties en groupe où elle a l'habitude de mener les choses en ne supportant pas d'être à la traine.
Malgré ma déception, notre déception, je n'oublie pas tout le travail effectué en amont :
Le travail de longue haleine de Damien, vétérinaire au G5 et celui de Marco, maréchal, qui ont tous deux oeuvré à ce que Nousha soit à l'aise dans ses allures. Ce qui fut vraiment le cas sur les 100km de notre course. Des allures A tout au long de notre périple, aucun doute à ce sujet et ceci grâce à vous.
Merci beaucoup pour votre implication et la prise en compte de mes remarques :)
Merci à papa et Julie pour les réveils matinaux, les transferts de matos, les petites attentions, les massages des tendons :P, les petites blagues quand le moral est pas là , les conseils pile au bon moment...
Merci aussi à maman, papa et Julie de supporter mes élucubrations quasiment tous les jours "et si je faisais ça? et que penses-tu de ça? Mais peut-être plutôt comme ça?", de me recadrer, conseiller et tout simplement de m'écouter.
Mille mercis maman et tout autant à papa de me soutenir dans mes idées, dans mes envies, de me suivre dans l'avenir que j'aimerai construire, dans notre avenir plus ou moins lointain et dans les sacrifices actuels ou à venir que cela engendre. J'ai conscience que jamais je ne pourrai vous rendre le quart de tout ce que vous m'offrez au quotidien.
Je terminerai en disant qu'on apprend beaucoup grâce aux échecs, à condition de se poser les bonnes questions et de remettre en cause parfois des choses que nous pensions acquises ou certaines. Perpétuel questionnement et remise en question.
Fontainebleau - 27 mars 2015
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Ussade - Première CEI*90 :
Période d'entrainement un peu raccourcie pour Ussade après des petits soucis de selle nous obligeant à le laisser au repos quelques temps pour ne pas risquer d'entacher sa saison d'endurance 2015, nous nous présentons sur cette jolie course superbement organisée en n'ayant aucun objectif autre que de terminer et être classé.
Au vu de la fraicheur le matin du départ, nous décidons d'un commun accord de ne pas s'emballer sur la 1ère boucle afin de ne pas risquer la crampe, mauvais souvenir.
Le cheval veut avancer mais Christian sait garder la tête froide et le retenir comme il le faut. Il arrive calme au grooming au terme de sa 1ère boucle, grosse évolution par rapport à sa dernière course à Villiers. Il est frais, pas besoin de le mouiller. Ne connaissant pas encore le loustic, nous assurons les passages au véto en ne prenant aucun risque sur la fréquence cardiaque.
Tout étant au vert, le cheval ayant une grosse grosse patate et le temps se réchauffant avec le soleil, cavalier et équidé accéléreront sur la seconde boucle.
Un cheval qui arrivera un peu plus enervé au grooming fin de seconde boucle (quelques coups de tête au passage) mais qui se calmera vite. Il met un peu plus de temps à récupérer qu'à la 1ère boucle et on assure toujours la fréquence cardiaque. Trotting plutôt mou, qui nous vaut un sévère B (c'est la véto elle même qui nous l'a dit. "Un B un peu sévère pour le réveiller la prochaine fois". OK... Je pensais qu'on notait les défauts d'allures, pas la motivation à avancer. Soit.), tout le reste des voyants toujours au vert.
Re examen : Allures A (avec plus d'allant n'est-ce pas), le reste encore au vert. Le couple repart sur sa 3ème et dernière boucle sans consigne particulière sauf celle d'assurer la qualif. Gros moment de solitude à la 1ère et seule assistance de la dernière boucle : le cheval n'arrive pas. J'arrive à joindre Christian au téléphone qui me dit qu'il est à pied. Ussade, après avoir grimpé plusieurs côtes a décidé que c'en était assez pour la journée. 80km, c'est déjà pas mal non ? Arrivé au point d'assistance, on arrose, on donne à boire et on remet le cavalier en selle ! Après quelques kilomètres de pas, Ussade se réveillera finalement pour les 6/7 derniers kilomètres où il consentira à trotter jusqu'au finish.
Arrivée au grooming final, quelques éponges d'eau et HOP, contrôle véto qui validera la bonne forme d'Ussade avec tous les critères métabo au vert et un trotting parfait, malgré le fait qu'il ne fasse pas beaucoup d'effort pour lever ses pieds...
Une chose est sûre, il sait se préserver le petit père !
En conclusion, nous sommes vraiment ravis de l'évolution d'Ussade qui a su nous montrer sur cette course qu'il pouvait être froid mais motivé, qu'il pouvait être sage aux moments stratégiques et qu'il pouvait encore nous surprendre sur ses temps de récupération.
La plus belle image de la journée restera certainement le sourire de Christian en disant "Il est SUPER!!! Il n'a jamais été comme ça".
Une très belle journée en compagnie de Julie, encore merci à toi d'être venue durant ces 4 jours et d'avoir subi les réveils matinaux, les moments de crise avec les oublis à répétition (le mors, le dossard, la sangle...) et la pénible tâche du transfert des affaires grooming/aire de repos !!
Saison 2014
Compiègne - 23 août 2014
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Ussade - Course jeunes chevaux sur 60km :
Dernière mise au point avant la finale sur 100km à Uzès le 10 octobre.
Test du jeune cheval en situation: il passe devant, derrière, au milieu sans problème. Il est constant dans ce qu'il fait et ne se laisse pas perturber par les autres chevaux. Un régal pour moi qui n'ai pas l'habitude d'une telle "froideur" de comportement avec Nousha.
Il avance à la moindre sollicitation mais a tendance à s'endormir rapidement lorsqu'il est "dans le troupeau", ce n'est pas un problème en soi sauf lorsqu'il oublie de mettre un pied devant l'autre !
Derniers réglages au niveau de la gestion des inter-boucles. Nous avons simulé un passage type vet-gate et avons eu la bonne surprise de voir que, comme lors de la 1ère course de l'année, Ussade était OK dès la selle enlevée.
Reste plus qu'à reproduire la même chose à Uzès avec 40km en 2 boucles supplémentaires.
Go Ussade, on croit en toi !
Lanaken - 02 août 2014 - 2ème place
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NOUSHA - CEI*100 :
Après la course de Schweich, l'étape des 90km était acquise. A cause du manque de course dans le Nord et de la réglementation française nécessitant la licence PRO pour aller courir sur CEI** à l'étranger, je savais que je n'allais plus pouvoir tenter une 130 en 2014. J'ai donc cherché une CEI*100 en 4 boucles, que je n'ai pas trouvé. Je me suis alors rabattue sur une 100 en 3 boucles, qui permettait de passer la barre fatidique des 100km et voir ainsi le comportement de la miss avec plus de 10km en plus.
Le week-end a mal commencé : panne de 4x4, pas de transport pour aller sur le lieu du concours, nous avons trouvé au dernier moment un loueur de camion VL dans le secteur de Lille. Nous arrivons donc sur place avec plus de 3h de retard mais notre boxe nous attend, le brieffing vient de débuter et nous pouvons passer le contrôle initial le lendemain matin, tout roule. Nousha est calme, gros pipi dans le boxe, balade d'1h pour détendre le fauve qui est explosive mais pas hystérique. Grosse amélioration par rapport à Schweich.
Le départ est à 8h.
Nous parcourons la première boucle tranquillement, essentiellement avec Raoul et Laura (team PDP au taquet!!), autant dire que le papotage était de la partie et arrivons en paquet au terme de la première boucle. Nous repartirons en 10ème position, en ayant passé le véto en moins de 3mn, tous les voyants au vert, avec une moyenne de 15,6km/h sur ces premiers 32km et en ayant près de 15mn de retard sur les premiers concurrents.
La seconde boucle est la plus difficile et la plus longue, 40km. La température commence à monter et l'air devient très lourd en forêt. Je sais que j'ai quelques concurrents à moins de 2 minutes devant puis à 6 minutes. Nous repartons alors rapidement en voulant recoller au plus vite à ceux 2 minutes devant. A trois, nous parcourons un bout ensemble à un rythme plus soutenu que précemment jusqu'à voir 2 autres concurrents reprendre le bon tracé juste devant nous après s'être perdus. Ces 2 concurrentes étrangères mènent le train et nous suivons donc, pour se perdre pendant 2/3 minutes à cause d'une signalisation hasardeuse. Signalisation qui, on l'apprendra plus tard, mettra un terme à la course de plusieurs autres cavaliers.
Nous avançons donc, papa me signale que l'écart avec les concurrents précédents tend à diminuer, assistance après assistance, jusqu'à avoir le groupe précédent en ligne de mire juste avant une assistance où nous devons traverser une grande route. Et là , c'est le drame. Je ne sais toujours pas ce qu'il s'est passé mais j'ai senti les antérieurs de Nousha se dérober sous elle, pagayant pour se remettre debout mais piquant du nez malgré tous ses efforts. Je me jette alors en arrière, contractant tous mes muscles pour essayer de passer à côté de cette chute qui me parait alors inévitable... Elle réussit alors à remettre ses jambes dans le bon ordre et à marcher jusqu'au seau que maman lui tend et où elle boit quasi l'intégralité. Je sens une énorme douleur au mollet droit, une crampe foudroyante dûe à mes efforts pour rester en selle et à rétablir un point d'équilibre... Mais ce n'est pas ça l'important, je demande à papa les dégats en ayant peur de ce qu'il va me dire. Je ne sais pas si elle a posé les genoux, si elle saigne... J'ai peur de ce que je vais entendre. Papa me dit petite atteinte sur un genou, mais ça ne saigne pas. Petite atteinte sur le bout du nez où là ça saigne. Mais visuellement, comme ça, il ne voit rien d'autre. Je la laisse boire tranquillement et je demande à papa de me suivre pour que j'aille trotter devant lui et qu'il me dise ce qu'il pense. Je fais un aller/retour au trot et je sens que ça ne va pas. Ce n'est pas carré, je ne sais pas d'où. Je descends et demande à papa de me la trotter pour voir par moi-même. Postérieur. Quelques foulées, ça part, quelques foulées, ça revient. Je ne sais pas quoi faire. Abandonner? Des assistants d'autres concurrents me disent de continuer et de voir si ça passe car ce n'est pas flagrant et que ce n'est pas régulier. Je doute, il reste 10 km sur la boucle... Puis je repense à mon mollet. La tension qu'il m'a fallu pour ne pas tomber, Nousha a du déployer la même, voir davantage pour ne pas s'effondrer sur le macadam, peut-être qu'elle s'est contracté quelque chose mais qu'en étirant tout cela, ça ira mieux...
Je repars donc, doucement. Je trottine mais non, ça ne va pas. Je marche, je marche, je marche. Nousha n'est pas contente, elle veut y aller mais je décide et ça sera non. Je tente de trotter, c'est moins flagrant mais c'est encore là . Les 2 concurrentes du début de boucle avec qui j'ai fait un bout de piste me redoublent alors que je suis au pas. J'appelle papa en lui disant que c'est foutu. Je vais faire la fin de la boucle et j'abandonnerai. Les minutes me paraissent être une éternité.
Devant nous, une cavalière de la 120 a l'air de caler, en voyant le cheval Nousha se remet à chauffer, je la relance alors au petit trot et là , ça va mieux. Ce n'est pas parfait mais c'est acceptable. Nous rejoindrons donc le point d'assistance suivant au ralenti, Nousha concentrée sur le cheval devant et moi concentrée sur ses défauts d'allure qui vont en diminuant. Au point d'assistance, je déclare qu'on continue, on ne va pas essayer de rattraper le retard accumulé, on va juste essayer d'assurer jusqu'à l'arrivée et on verra comment elle se déplace au trotting véto, après avoir été refroidie.
On passera le véto en moins de 3mn encore, métabo niquel, vient alors le trotting. Je la regarde du coin de l'oeil , c'est désordonné certes mais pas boiteux. Ce qui se soldera par un B aux allures. 50mn de temps d'arrêt et ré-examen 15mn avant le redépart.
Nousha fera pipi dès son arrivée sur l'aire de repos, bon point. Elle mangera herbe et foin puis un peu de granulés. Nous ne la laisserons pas s'éterniser et papa la fera marcher tranquillement pendant un long moment en mangeant de bonnes petites carottes. Si ça doit s'arrêter, je sais que ça sera à ce ré-examen. Etape cruciale où nous nous rendons donc avec beaucoup de stress.
Métabo OK et... trotting avec un joli A aux allures ! C'est donc reparti ! Je me renseigne rapidement sur ce qui s'est passé devant nous pendant que nous étions OUT, l'écart avec la tête a diminué de moitié par rapport à la 1ère boucle, ils sont repartis environ 7minutes avant nous. Nous sommes 7ème et vraiment pas loin des autres devant grâce aux temps de récupération de Nousha qui ont été exceptionnels au vu de la température (moins de 6mn en cumulé).
Nous attrapons au vol une jument un poil caractérielle qui paddockait au départ de la boucle(6), doublons un autre cheval au pas entre le 1er et le 2d km (5), et retrouvons la 4ème qui est la cooéquipière du numéro 6. Nous retrouvons alors notre groupe de 3 que nous avons déjà constitué en début de seconde boucle. La concurrente précédente (3) était repartie un peu plus de 5 minutes avant Nousha & moi mais à la vitesse à laquelle Nousha a décidé de démarrer cette dernière boucle, je ne doute pas que nous la retrouverons et ce fut le cas. Nous l'aurons en ligne de mire aux environs du 5ème km. J'ai senti que Nousha aurait voulu embrayer la vitesse supérieure pour aller la rejoindre en très peu de temps mais les kilomètres qui arrivaient dans cette boucle n°3, qui était également la boucle 1, ne me paraissaient pas propice à ce genre de choses. Qui plus est, en rattrapant rapidement, Nousha ne se mettrait-elle pas trop dans le rouge alors qu'il restait encore plus de 25km? Passage au pas dans les montées, je fais souffler Nousha, je l'écoute, je l'écoute toujours beaucoup mais encore plus dans ce genre de situation. C'est elle qui décide de reprendre le galop, de relancer mais nous ne voyons plus la concurrente précédente qui n'a pas du marcher dans les montées, je sens que Nousha commence à ralentir, mais je la connais et je parie sur le fait qu'elle ait soif, car elle n'a pas bu entre la seconde et la troisième boucle. BINGO ! Point d'assistance, je lui laisse le temps de boire son seau entier, même lorsqu'elle fait mine d'arrêter pour suivre les 2 copines qui repartent, je lui remets le nez dans le seau. Puis c'est reparti ! C'était le coup de fouet qui manquait, nous repartons en chasse de la 3ème que nous revoyons rapidement. Nous la rejoindrons aux environs du 10ème kilomètre.
Nous ferons un bout de chemin à 4, Nousha en tête que je ne cesse de ralentir pour ne pas me séparer du groupe. Papa m'a indiqué au premier ravitaillement que les premiers n'étaient plus qu'à 2mn30 devant, Nousha trépigne... Je me demande quoi faire, encore. Je vais alors demander au groupe si ça leur dit d'aller rechercher ceux devant, que moi je vais y aller mais qu'il serait plus facile pour tout le monde de faire l'effort en groupe. Oui pour la numéro 3, mais je sens son cheval pas tout à fait d'accord avec la décision de sa cavalière... Les 2 autres sont partagées. Tant pis, je me sépare gentiment mais quelques minutes après cela, dans une longue ligne droite, je vois les 2 premiers. Nousha les voit aussi et là , tout devient beaucoup plus simple à décider. Nous ne les rejoindrons pas rapidement, restant un moment à une distance constante jusqu'au prochain point d'assistance. Assistance à 17km, tout le monde se regroupe. Nous sommes donc un groupe de 6 chevaux. 4 repartent avant moi, je prends toujours le temps de faire boire Nousha jusqu'à la fin de son seau, l'avantage de bien la connaitre. A deux reprises au point d'assistance (17km & 22km), je rattrape donc 2 chevaux, je les dépasse, les 2 premiers essayant de creuser l'écart. Cette fois, je décide de les rejoindre rapidement, il reste environ 10km et nous avons définitivement largué les 2 autres.
3 chevaux pour les 3 premières places mais le fair play reste de mise. Décisions communes pour les passages délicats, nous nous attendons après les difficultés, une ambiance très professionnelle. Ce qui n'empêche une certaine mise sous pression. La vitesse accélère, petit à petit. Personne ne lâche. J'appelle papa pour savoir comment se déroule le sprint. Ce qui ne me paraissait pas nécessaire de comprendre la veille au brieffing me semble maintenant indispensable. Je ne suis pas une folle de vitesse, j'ai peur d'aller vite dans les virages et de voir mon cheval se faucher. Or, le sprint final c'est :
- 1virage à 180° pour passer un portail
- 2 virages à 90°
Je raccroche avec papa à environ 2km de l'arrivée et j'enclanche la vitesse supérieure. J'entends que ça colle derrière, ce qui ne m'arrange pas mais il fallait le prévoir. Nous prenons de l'avance que nous perdons dans tous les virages (car je ne veux pas que nous glissions) et que nous reprenons sur les bouts droits. J'arrive en troisième position sur le portail à 180° où je prends l'intérieur. Je suis donc en 1ère position sur la première partie du sprint et là , grosse erreur, je reste au milieu du chemin au lieu de me coller à l'intérieur du prochain virage pour bloquer le passage. Je me fais donc pousser et envoyer à l'extérieur sur le premier virage à 90° et suis donc obligée de prendre l'extérieur sur le second... Nous arriverons tout de même en seconde position à l'issue de ce sprint et de cette fin de course à vive allure!
Je n'en reviens pas, la seconde place.. mais ce n'est pas gagné ! Il faut encore assurer le cardiaque et croiser les doigts qu'avec le temps de redescendre en cardiaque, la petite faiblesse musculaire dûe au raté sur le macadam ne revienne pas. Et là , un de mes meilleurs souvenirs d'entraide en course: Raoul, Maud et d'autres personnes que je connaissais pas, viennent nous épauler, nous conseiller pour refroidir Nousha. Nous entrons au bout de 20 grosses minutes, le cardiaque est bon. Je marche, la boule au ventre en attendant que les vétos soient prêts à nous regarder. C'est l'heure. Nousha trotte, elle ne me dépasse pas, elle fait le job mais je ne la regarde pas et j'entends quelques applaudissements avant de faire demi-tour. Je m'autorise un regard vers elle sur le retour avant de regarder la masse de personne qui scrutent notre trotting et de voir des pouces levés et des sourires réjouis. J'ai le coeur qui bat à toute allure. Le métabo maintenant. Tout est ok. J'attends la sentence finale et c'est une main qui se lève pour signifier que OUI, nous validons notre seconde position ! Je ne me souviens plus bien de la suite... J'ai félicité Nousha, je suis tombée dans les bras de toutes les personnes m'ayant aidée, supportée, encouragée.
Nous aurons bouclé ces 104 kilomètres à la vitesse de 16,940km/h avec une dernière boucle de 32km à 19,355km/h, vitesse la plus élevée sur cette dernière boucle
Une nouvelle fois une vague de remerciements, car sans eux, nous n'aurions rien pu faire
Mes assistants du jour, des mois, des années, de ma vie : ma maman et mon papa, aussi stressés que moi sur la journée
Mes aides du jour et ma bonne humeur du week-end : Raoul & Maud puis toutes les personnes s'inquiétant de l'état de ma petite jument après notre raté
Mon maréchal, le seul et l'unique Marco, qui me sauve des situations les plus critiques. Un magicien des pieds...
Ma Julie, ma copine de toujours, ma confidente préférée qui m'accompagnait en pensée... et par SMS ;)
Ma team, mes PDP, qui n'était, pour la plupart, pas là ce jour là mais qui m'aide, me conseille et me supporte depuis un moment !
Mes sponsors et partenaires, toujours des réglages à faire et à réfléchir pour exploiter au mieux le potentiel du cheval
Et encore et toujours ma Nousha, NoushNoush, Noushette, celle avec qui je jouais à cache cache lorsqu'elle était pouliche, le cheval d'une vie.
Maintenant, je vais soigner ma petite déchirure du mollet, qui me parait toujours bien dérisoire par rapport à nos exploits de ce week end !
Position... de merde !!
Schweich - 29 juin 2014 - 3ème place
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NOUSHA - Première CEI*90 :
Après la douche froide que nous avions prise à Rambouillet où nous avons été éliminées au terme de la 1ère boucle, nous allons à Schweich avec une attitude positive...Du moins jusqu'à ce que nous arrivions sur le site où nous constatons un Rambouillet-bis. De la boue, de la pluie, des températures en baisse, des deferrages, des chutes et des glissades...
La couverture imperméable de Nousha ne survit pas à la première journée, l'aire de trotting est sous l'eau, il n'y a pas de boxe prévu pour les CEI*. Scénario catastrophe qui ne s'arrange pas lorsque je vais me balader à cheval et que je me retrouve sur les bas-côtés avec une jument hystérique qui fait des bonds. Papa et moi aurons alors une discussion pour savoir si oui ou non nous prendrons le départ.
Départ que nous prendrons tout de même à 8h.
Comme je m'y attendais, une jument infecte sur la 1ère boucle à se brancher sur le mors, mettre des coups de tête, ne pas regarder le sol et trotter en
descente dans un terrain vraiment glissant... On va rapidement se caler devant 2 chevaux et comprendre par la suite qu'il n'y a qu'un cheval devant nous... Ayant été en reconnaissance la veille, je savais que nous allions devoir passer par une descente empierrée necessitant obligatoirement un passage au pas. Nousha avec 2 chevaux aux fesses n'aurait jamais voulu marcher calmement, je ferai donc un petit demi tour à plus de 5km de l'arrivée pour être certaine de ne pas les avoir en ligne de mire et en espérant que le groupe de derrière ne revienne pas sur nous. Heureusement, nous ne verrons plus de chevaux jusqu'à l'arrivée. Passage au vet' en moins de 5mn en assurant le cardio, tout est au vert sauf les allures mais au vu de la piscine qu'est l'aire de trotting, nous ne nous formalisons pas plus que cela de cet état de fait.
Nous repartons sur la seconde boucle dans un gros groupe de 7/8 chevaux. Plus gérable, Nousha accepte de ne pas être en tête du groupe mais me fait bien comprendre que ça ne lui plait pas beaucoup. Nous ferons cette seconde boucle tous ensemble plutôt calmement. Passage au vet' en moins de 4mn sans soucis, tout est encore au vert même les allures notées A.
Nous repartons sur la dernière boucle dans le même groupe de 6 chevaux, à plus ou moins 1 minute. Les 3 premiers sont, je pense, hors d'atteinte puisque partis entre 13 et 20 minutes avant nous. La jument est en forme, elle pousse dès le re-départ pour recoller aux chevaux partis quelques secondes avant, elle a bien mangé, bien bu, le seul point noir étant le fait qu'elle n'ait toujours pas uriné depuis le début de la journée. Toujours branchée sur le mors, elle ne montre aucun signe de fatigue, bien au contraire. Je sais qu'il ne reste 20km, "que" 20km mais cela peut paraitre une eternité si nous nous lançons seules. Nous resterons donc prudentes sur une bonne moitié de la boucle. La décision d'accélérer surviendra vers le 13ème km, je décide de reposer mes bras endoloris en la plaçant en tête du groupe, les oreilles pointées vers l'avant, elle enclanche d'elle même un grand trot afin de me décider à la lancer au galop, ce que je fais donc. Nous arrivons au dernier point d'assistance un peu avant le reste du groupe où Nousha aura le temps de boire calmement une grande partie de son saut. C'est là que mes assistants me préviennent que le concurrent précédent a mis les freins, qu'il n'est qu'à 3 minutes devant. Nous repartirons au moment où les autres chevaux arrivent à l'assistance. Sur ces 5 derniers kilomètres, j'avoue ne pas avoir eu à faire grand chose. J'ai ouvert mes doigts et elle s'est élancée comme si elle avait attendu ça toute la journée. La majorité des 5km restants était commun aux 3 boucles, nous avions pu voir précédemment où ça passait, où ça glissait etc. J'en parle encore aujourd'hui avec émotion car je n'ai pas eu l'impression d'un effort intense, c'était comme si nous volions au dessus de la piste et anticipions le moindre changement de direction. Au moment où je me suis dis que nous ne le récupérerions que trop tard, j'ai aperçu le casque rouge au petit trot dans une montée à environ 2km de l'arrivée. Lancées, nous le dépasserons sans plus jamais lui laisser la possibilité de revenir, en accélérant progressivement jusqu'à sprinter dans les derniers mètres. Je n'ai pas idée de la vitesse de ces 5 derniers kilomètres mais je pense que je serais étonnée du chiffre...
Au final, nous ferons la dernière boucle à 20.7km/h de moyenne, vitesse la plus élevée du week-end sur cette boucle, et creusant un écart de 6 minutes en 5km. Une vitesse globale de 16.2km/h et un méta niquel au contrôle final.
C'est donc une première qualifcation en CEI* plus que validée et une propriétaire/cavalière heureuse, avec des souvenirs plein la tête ! :)
Un GRAND MERCI à mes assistants du jour - Papa, Manue, Julie, Florian - Si tout a été si parfait c'est aussi grâce à vous !
Un GRAND MERCI à mon maréchal Marco et son acolyte vétérinaire Damien, pour leur implication, aide et conseils tout au long de l'année
MERCI également à nos sponsors, ce sont les petits détails qui font la différence je pense
un ENORMISSIME GIGANTISSIME MERCI Ã mon papa, soutien sans faille sans qui rien ne serait possible
et enfin MERCI, merci à ma belle "Nousha", Elisou d'Anthaeus, un coeur énorme et un mental sans limite.
St Crépin Aux Bois - 11 mai 2014
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USSADE - Course jeunes chevaux sur 80km :
Course de qualification sur 80km pour prétendre participer à la finale des jeunes chevaux à Uzès en octobre.
Après une 60km difficile (car seul sur la course) à Bezinghem le 12 avril pour confirmer sur la distance et voir où en est Ussade dans sa préparation, nous participons à sa première course en 3 boucles.
Cette fois, 2 chevaux lui tiendront compagnie sur la totalité du parcours, ce qui facilitera son envie d'avancer. La course sera parcourue à la vitesse maximale de 16km/h.
Nous avons couru la course en pensant déjà à la finale à Uzès, nous nous présentons donc toujours rapidement aux contrôles véto intermédiaires et contrôlons la FC au bout de 10mn au final où nous validons le point FC "virtuel" à moins de 54.
Ussade confirme ici le potentiel qu'il nous avait déjà montré à Uzès l'année passée, il est bon en cardiaque dès la selle enlevée... A la condition qu'il ne s'énerve pas à rester à l'arrêt. Gestion de grooming assez sportive à venir !
Tout est prêt pour que la miss passe une bonne nuit, je l'espère!
Tout est prêt pour que la miss passe une bonne nuit, je l'espère!
Fontainebleau - 28 mars 2014
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NOUSHA - Course de 90km vitesse libre à moins de 16km/h :
Course de reprise et nouvelle participation sur une distance de 90km avec plusieurs objectifs différents.
Le premier objectif - objectif principal - est bien sûr de qualifier la jument mais à une vitesse de moins de 16km/h afin de pouvoir envisager de participer à une CEI* cette année ou l'année prochaine.
Le second objectif est de voir où en est Nousha dans sa condition physique (comportement en course et récupération).
Enfin, troisième et dernier objectif, tenter de réduire les temps de passage aux vét' au maximum en présentant une jument calme mais allante.
Au terme de la journée, nous pouvons dire que tous les objectifs ont été réalisés. Nous obtenons
notre qualification à une vitesse de 15,895km/h, Nousha s'est révèlée être plus qu'en forme en se battant "raisonnablement" contre moi durant les 90km de la course pour pouvoir aller plus vite malgré une vitesse (vét' cumulés) d'environ 17km/h sur les 2 premières boucle et enfin, elle nous a étonnée de par sa capacité à se poser au retour des boucles avec des récupérations sous la barre des 5mn et des allures notées A tout au long de la course !
Tous les paramètres sont donc au vert pour notre participation à la distance supérieure lors de la course de Rambouillet !
Saison 2013
Uzès - 11 & 13 octobre 2013
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NOUSHA - Finale nationale sur 90km vitesse libre :
L'objectif était de faire la course proprement & de découvrir les capacités de récupération de la miss en condition de course à vitesse libre mais sans prétention de vitesse, ni de points. (Pour rappel, sur la finale des 6 ans, il y a 4 points : 2 points vitesse, 1 point allures et 1 point cardiaque à 10mn). Nous obtiendrons finalement facilement les 2 points vitesse en parcourant les 90km à 17.5km/h mais nous n'obtiendrons pas les 2 points restants.
USSADE - Finale nationale sur 60 km :
L'objectif ici était de préparer le terrain pour l'année suivante sur la vitesse libre. Gérer le cheval pour passer au plus vite les contrôles véto et aussi et SURTOUT, faire en sorte qu'il se calme pour passer le contrôle intermédiaire. Gros point noir.
L'intermédiaire fut encore compliqué à gérer mais passé relativement vite. Ussade obtiendra le point vitesse (entre 14 et 15km/h) et le point cardiaque (en dessous de 54 aux 10mn) mais n'obtiendra pas le point allures malgré un trotting parfait et très carré.
Une participation aux finales jeunes chevaux d'Uzès parfaitement réussie avec des chevaux qui nous ont tous les deux éblouis par leur niveau de forme et leurs capacités d'adaptation face à diverses situations ainsi qu'à l'environnement et qui nous ont montré un mental d'acier que nous ne connaissions pas pour Ussade !
Saintines - 29 & 30 juin 2013
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NOUSHA - Course jeunes chevaux sur 90km vitesse limitée :
1ère participation sur la distance. L'objectif était de qualifier proprement en vitesse imposée pour pouvoir envisager de participer à la finale sur 90 vitesse libre à Uzès en octobre.
Finalement, nous prendrons le départ dans un groupe de 5 chevaux et finirons à 3 en bouclant la course avec une vitesse moyenne de plus de 15km/h. Plus rapidement que ce que j'avais imaginé surtout au vu du dénivelé et de l'état du terrain.
USSADE - Course jeunes chevaux sur 40km :
Une nouvelle participation sur cette distance pour le joli alezan et son cavalier, pour le plaisir de courir, tout simplement !
Ussade sort peu à peu de sa carapace de "moumou" et nous étonne en tirant les autres chevaux quasi toute la seconde boucle ! En course il est toujours aussi froid dans sa tête mais s'enerve lors des passages vétos... Il va falloir trouver une parade.
Sainte Preuve - 1er juin 2013
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USSADE - Course jeunes chevaux sur 40km :
Encore une participation pour le plaisir de courir !
Une belle journée ensoleillée et un nouveau couple cavalier / cheval.
Un cheval qui sera motivé du début à la fin, qui ne fera pratiquement pas d'erreurs de jeunesse (je retiendrais quand même un demi-tour au grand galop dans un champ à cause d'un fantôme).
Les passages vétérinaires se feront tous dans le calme avec une capacité de récupération rapide que nous ne lui connaissions pas sur la vitesse maximale autorisée sur ce type de course (15km/h).
Avec Triskel du Questel et Tatiana
Avec Triskel du Questel et Tatiana
St Crépin aux Bois- 8 mai 2013
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NOUSHA - Course jeunes chevaux sur 60km :
Pour reprendre au mieux la saison et voir si la participation le mois suivant à une 90km est envisageable, nous décidons de courir sur la 60km de St Crépin, une course avec des dénivelés assez marqués. Nous ferons la course avec Tatiana et son petit prince puisque nous voulions toutes les deux courir assez vite.
Malgré un soucis de déferrage(encore !), nous serons qualifiés sur la course à une moyenne proche du 15 km/h.
Problème récurrent de déferrage qui nous pousse à trouver un nouveau maréchal ferrant tourné vers l'endurance.
USSADE - Course jeunes chevaux sur 40km :
Première 40km en autonomie totale pour Ussade et son cavalier ! De l'aveu de ce dernier, la seconde boucle a été moralement difficile avec un cheval qu'il fallait souvent solliciter pour qu'il tienne le rythme. Malgré tout, le couple acquiert lui aussi sa qualification et améliore sa vitesse en course.
Aubin St Vaast - 20 avril 2013
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NOUSHA & USSADE - Course jeunes chevaux sur 40km:
Après l'annulation de Val Joly, Aubin St Vaast était donc la course de reprise de saison. Au vu du planning relativement serré de Nousha, nous avons décidé d'engager les 2 chevaux sur le même course et de faire d'une pierre deux coups. Accompagner Ussade sur sa première 40km afin de lui faciliter la chose et reprendre doucement les compétitions pour voir si les problèmes de boiterie de Nousha de l'hiver étaient résolues.
Nous finissons donc la course avec une vitesse moyenne relativement basse, dûe en partie au déferrage de Nousha au 7ème km de la 1ère boucle.
